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Le Conseil de l'Ordre des médecins ouvre une enquête sur un chirurgien pour maltraitance

Le Conseil de l’Ordre des Médecins a lancé lundi une enquête sur un chirurgien de l’hôpital de Roubaix, dans le Nord, pour des maltraitances présumées sur des membres du personnel et des patients.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'hôpital de Roubaix. (Stéphane Barbereau / Radio France)

Le Conseil de l’Ordre des Médecins a lancé une enquête sur un chirurgien de l’hôpital de Roubaix, dans le Nord, pour des maltraitances présumées sur des membres du personnel et des patients, rapporte lundi 27 mars France Bleu Nord.

Depuis de nombreuses années, le praticien fait régner un climat de terreur, selon des élus CGT du CHSCT [comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail]. Ils ont donc alerté la direction de l'hôpital pour dénoncer le "comportement dangereux" du médecin du bloc opératoire. Dans ce courrier daté du 19 janvier 2017, ces élus demandent à la direction d'accorder la protection fonctionnelle à plusieurs agents qui ont peur de croiser le médecin. Ils ne supportent plus ses supposés accès de colère qui aboutiraient à des insultes et des menaces.

Un membre du personnel menacé avec un bistouri 

Plus d’une cinquantaine de témoignages ont déjà été recueillis. Il est fait état par exemple de "coups de pied" à une infirmière, de "tentative d'étranglement" sur une autre. Le médecin aurait également menacé avec un bistouri une membre du personnel soignant, une autre aurait reçu une poche de sang. Les insultes auraient été légion, particulièrement envers les femmes traitées "d'incapables", de "nulles", selon des témoignages. Des propos culpabilisants ont également été rapportés par les collègues du praticien : "Si le patient meurt, c'est de votre faute". Par ailleurs, des patients auraient été insultés, d'autres, sous anesthésie locale, auraient été frappés selon des agents.

Les faits ne seraient pas nouveaux

Cette situation dure en réalité depuis plusieurs années, selon le secrétaire de la CGT de l'hôpital de Roubaix, Frédéric De Rycker. "La personnalité du chirurgien et l'omerta de l'administration, et même son soutien à ce chirurgien, font que les gens ont peur des représailles et d'être attaqués pour diffamation. Beaucoup regrettent de ne pas avoir réagi plus tôt", explique- t-il. D'autres craignaient aussi que l'image de l'hôpital de Roubaix ne pâtisse de ces accusations. France Bleu Nord a sollicité le médecin mis en cause ainsi que la direction de l'hôpital mais ils n'ont pas donné suite jusque-là.

Depuis quelques mois, une règle est déjà entrée en vigueur afin de protéger des membres du personnel. La plupart des infirmières anesthésistes ou du bloc ne peuvent pas travailler plus d'une journée par semaine avec le chirurgien qui les mettrait dans une situation de stress de manière quasi-permanente, indique France Bleu. A la suite au courrier du CHSCT, il a été décidé que le chirurgien n'opérera plus au bloc et ne réalisera que des consultations de patients à l'hôpital.

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