« Les médecins syriens ont écrit une page de l’histoire de la médecine »
Les autorités kurdes en Syrie ont annoncé l’arrêt des activités de toutes les ONG internationales et le retrait de leurs employés du nord-est du pays. Pour le Professeur Raphaël Pitti, médecin humanitaire très engagé en Syrie, la situation est intenable : « la situation médicale est extrêmement difficile, il a fallu fermer l’hôpital de Ras Al-Aïn, et faire en sorte que les blessés soient renvoyés sur l’arrière. Il y a aussi des gros problèmes de logistique et d’approvisionnement. »
Crainte de la résurgence de Daesh
Cette offensive sème le chaos dans le nord de la Syrie, où se situent de nombreux camps de réfugiés. « Les forces kurdes ne peuvent plus assumer l’aide humanitaire que représentent ces camps » explique Raphaël Pitti. 160 000 personnes auraient fui la zone après les attaques turques. Selon l'humanitaire, on peut aujourd’hui craindre un retour de Daesh dans la région : « les Kurdes assuraient la sécurité, ils jouaient le rôle des vigipirates. Grâce à eux, Daesh, était dans la clandestinité. Aujourd’hui, il y a une résurgence de Daesh ».
Depuis le début de la guerre, il y a 8 ans, quatre structures médicales de cette zone ont été détruites. « Les médecins syriens ont écrit une page de l’histoire de la médecine. Ils sont ciblés en permanence, les hôpitaux sont détruits… Je voudrais qu’un jour on rende hommage à ces soignants, qui dans un courage exemplaire assurent des soins à ces populations » témoigne le Pr Pitti.
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