Hypertension : "Les hommes sont plutôt moins bien dépistés et moins bien soignés que les femmes", pointe un cardiologue
"Cela reste une maladie qui touche tout le monde de la même façon (…) qui se soigne mais qui ne se guérit pas", rappelle mardi 16 mai sur franceinfo Xavier Girerd, cardiologue et président de la Fondation de recherche sur l’hypertension artérielle. En France, près d'un adulte sur trois souffre d'hypertension artérielle et la moitié d'entre eux l'ignore, selon Santé publique France qui se base sur deux enquêtes en population générale et une enquête auprès d'un panel de médecins généralistes et le système national des données de santé.
L'hypertension artérielle est "la maladie chronique la plus fréquente en France", souligne le cardiologue. "Il est normal que le nombre des hypertendus augmentent chaque année puisque c'est une maladie liée au vieillissement et à l'obésité, deux facteurs qui augmentent", observe Xavier Girerd. "Un million de gens qui vivent en France ont chaque année un diagnostic d'hypertension", indique-t-il.
Seul un hypertendu sur deux a connaissance de sa maladie
Si cette maladie chronique provoquée par le "vieillissement des artères", "vient comme ça" du jour au lendemain, elle "touche tout le monde, les riches, les pauvres", mais se soigne, rappelle le président de la Fondation de recherche sur l'hypertension. Ainsi "pour éviter de faire un accident vasculaire cérébral, une maladie cardiaque, il faut prendre un médicament tous les jours".
La prise de poids est un "élément d'alerte", indique le cardiologue. Chez les femmes, l'hypertension artérielle arrive au moment de la "ménopause", alors que chez les hommes, celle-ci arrive "un petit peu plus tard", souligne Xavier Girerd, recommandant pour les hommes de contrôler sa pression artérielle tous les ans "à partir de 60 ans". Parmi les malades, "les hommes sont plutôt moins bien dépistés et moins bien soignés que les femmes", note-t-il. "Les femmes, quand on leur dit qu'il y a une hypertension, elles font des efforts, elles prennent les médicaments, les hommes, ils s'en foutent", déplore-t-il.
Seul un hypertendu sur deux a connaissance de sa maladie, indique Santé publique France. Un chiffre qui reste, selon l'agence de santé, très en dessous du niveau de connaissance enregistré dans les autres pays européens ou nord-américains. Or, selon Xavier Girerd, "tout un chacun peut faire lui-même le diagnostic de l'hypertension". Grâce à des "tensiomètres automatiques", ce n'est "plus la peine d'aller voir un professionnel de santé", assure-t-il.
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