Iseult, l'IRM le plus puissant au monde, dévoile ses premières images en France
C'est une première mondiale et elle a eu lieu en France ! Le scanner IRM le plus puissant au monde a livré ses premières images de cerveaux humains. Ce sont les images les plus précises jamais réalisées, et dévoilées mardi 2 avril.
Pas besoin d'être spécialistes pour comprendre cette avancée scientifique. C'est flagrant ! En un coup d'œil on voit la différence avec une image de cerveau produite par un IRM classique. C'est un peu comme si on passait d'une photo floue à une image nette, explique Nicolas Boulant, directeur de recherche au CEA, commissariat à l'énergie atomique : "Avec ces images, on peut voir des détails assez époustouflants qui nous renseignent sur des détails anatomiques comme des veines ou des couches corticales qui sont inatteignables à plus bas champ magnétique. On pourrait égaler cette performance à trois teslas - c’est-à-dire en milieu clinique -, mais il faudrait dans ce cas-là acquérir des données pendant plusieurs heures. Ce qui rend cette approche incompatible en clinique lorsque des gens sont allongés et qu'on leur demande de ne pas bouger."
Ces images ont donc été réalisées par Iseult. C'est le nom de cet IRM installé sur le plateau de Saclay, près de Paris, dans les laboratoires du CEA. Cet aimant hors norme a atteint un champ magnétique de 11,7 teslas. C'est un record mondial. Cela permet d'obtenir des images dix fois plus précises que celles fournies par les IRM que l'on trouve dans les hôpitaux et qui ne dépassent pas les trois teslas.
Mieux comprendre comment fonctionne le cerveau humain
Dans un premier temps, les chercheurs ont testé Iseult en plaçant des potimarrons à l'intérieur. Ils ne sont passés au cerveau humain que ces derniers mois grâce à une vingtaine de volontaires qui se sont introduits à l'intérieur de l'appareil. Un cylindre de cinq mètres de long et de 132 tonnes. Les chercheurs ont pu prouver que le champ magnétique n'avait pas d'effets néfastes sur la santé.
Ils vont maintenant pouvoir améliorer leurs connaissances autour de maladies neurodégénératives, comme Parkinson, Alzheimer ou mieux comprendre les maladies psychiatriques : "Le lithium, par exemple, est utilisé en tant que médicament pour traiter la schizophrénie et le trouble bipolaire. Son action néanmoins n'est pas très bien comprise. Donc Iseult, avec sa sensibilité inégalée, pourra permettre de sonder davantage la distribution de cet agent pour mieux comprendre son rôle." Et les chercheurs vont d'abord poursuivre leurs observations avec des patients sains avant d'étudier, d'ici quelques années, les cerveaux de patients malades.
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