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Le lactarium d'Ile-de-France suspend la distribution de lait maternel issu de dons, après la mort suspecte de deux nourrissons

Le lactarium d'Ile-de France, abrité par l'hôpital Necker à Paris, a suspendu "par précaution" la délivrance de lait maternel à la suite d'une suspicion de contamination. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le lactarium d'Ile-de France, abrité par l'hôpital Necker à Paris, a suspendu la délivrance de lait maternel à la suite d'une suspicion de contamination, samedi 3 septembre, "par précaution".  (  MAXPPP)

Il s'agit d'une mesure de précaution. Le lactarium d'Ile-de France, abrité par l'hôpital Necker à Paris, a suspendu la délivrance de lait maternel à la suite d'une suspicion de contamination de trois grands prématurés, dont deux sont morts, annonce samedi 3 septembre l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP). Les trois enfants avaient tous reçu dans leur alimentation du lait maternel issu de dons, délivré par le lactarium de Necker.

Une inspection va être effectuée lundi au lactarium d'Ile-de-France, a par ailleurs annoncé dimanche 4 septembre la ministre de la Santé, Marisol Touraine. "Dès demain, une inspection de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) se fera sur place dans le lactarium et les services concernés pour essayer d'identifier ce qui c'est passé", a-t-elle indiqué au "Grand Jury" RTL-LCI-Le Figaro.

Franceinfo revient sur ce qu'il faut savoir de cette décisions. 

Des nourissons grands prématurés ont été contaminés par une bactérie 

La décision de suspendre la délivrance de lait a été prise après la découverte depuis le 6 août, de trois cas de contamination de grands prématurés dans deux services de néonatologie de l'AP-HP en Ile-de-France par la bactérie Bacillus Cereus. Cette bactérie fréquente dans l'environnement peut avoir des conséquences graves chez certains grands prématurés ou personnes fortement fragilisées.

Deux des grands prématurés sont décédés "sans qu'il soit possible à ce stade de dire si c'est l'infection qui est à l'origine de l'aggravation de leur état", indique encore l'AP-HP. Le troisième se porte bien.

Impossible d'affirmer que le lait est en cause

L'AP-HP souligne par ailleurs qu'il "n'est pas possible d'affirmer que ce lait soit à l'origine des contaminations, mais il n'est pas non plus possible de l'exclure à ce stade". 

Des analyses sont par ailleurs en cours pour déterminer si les souches bactériennes sont identiques et s'il existe "une origine commune à ces trois situations de contamination". Les résultats devraient être disponibles "au plus tard en fin de semaine prochaine", selon l'AP-HP.

Aucun nouveau-né n'est exposé au lait suspect

"Par mesure de précaution",  il a été décidé de suspendre la délivrance de lait de ce lactarium, "avec rappel des lots, en concertation étroite avec les autorités sanitaires" précise encore l'AP-HP. "Avec cette mesure de précaution, aucun nouveau-né n'est donc actuellement exposé au lait suspecté de pouvoir être à l'origine de la contamination des trois cas identifiés", assure-t-elle. 

Toute l'Ile-de-France concernée par cette suspension

Les lactariums sont organisés au sein des maternités pour permettre le recueil du lait des femmes venant d'accoucher mais ne nourrissant pas leur enfant. Ce lait est distribué sur prescription médicale aux prématurés en raison de ses propriétés nutritionnelles et biologiques spécifiques.

Le lactarium d'Ile-de France, qui approvisionne les services de néonatologie de la région Ile-de-France et d'autres régions, distribue environ 700 litres de lait maternel par mois. Seuls autorisés en France à distribuer les dons de lait maternel, les lactariums effectuent des tests sanguins sur les donneuses et des contrôles microbiologiques avant et après pasteurisation sur le lait.

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