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Les dangers de la Dépakine comptés et reconnus

Selon le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), la prise de cet antiépileptique et de ses dérivés a entraîné au moins 450 malformations congénitales à la naissance.
Article rédigé par Bruno Rougier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Cet antiépileptique à l'origine d'au moins 450 malformations à la naissance, selon l'estimation de l'Igas © MaxPPP)

La Dépakine est un médicament prescrit depuis 1967 pour des patients atteints d’épilepsie. Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) reconnait des effets dangereux pour les femmes enceintes. Ce qui apporte de l'eau au moulin d'une une association, l'APESAC, qui multiplie les arguments pour limiter sa prescription.

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Depuis les années 1980, on savait que ce médicament était à l'origine de malformations congénitales. Il est commercialisé sous différents noms Dépakine, Dépakote, Dépamide, Micropakine et divers génériques. Plus récemment, cet antiépileptique aussi prescrit pour traiter les troubles bipolaires a été soupçonné de provoquer des retards intellectuels, des retards de la marche et des cas d'autisme.

93 000 femmes auraient pris le médicament

Dans son rapport publié mardi, l'IGAS estime que pour la seule période allant de 2006 à 2014, il y a eu 425 à 450 naissances d'enfants mort-nés ou vivants porteurs de malformations congénitales. Le nombre de femmes en âge de procréer et qui ont pris ce médicament en 2014 s'est élevé à 93 000. L'étude a été commandée par le ministère de la Santé afin d'obtenir un bilan sur la prescription du médicament.

Pour  Charles-Joseph Oudin, l'avocat de l'association de victimes l'APESAC, les personnes touchés seraient plus du double : "Les chiffres qui sont donnés aujourd’hui sont provisoires et le fruit d’extrapolations très contestables. Nous avons dans mon cabinet  pas loin de 800 dossiers en cours de constitutions : ces chiffres sont largement sous-évalués et il faudra comme pour d’autres scandales de santé publique, procéder à des évaluations plus fines, plus complètes, plus exhaustives, pour savoir combien d’enfants sont nés avec des malformations à cause de la Dépakine. Nous appelons par ailleurs le laboratoire à changer d’attitude et à entrer dans la voie de discussion pour assumer son rôle, ses responsabilités et indemniser les victime s.", explique l'avocat.

 

"Les chiffres qui sont donnés sont le fruit d’extrapolations très contestables"- Me Oudin
 

Charles-Joseph Oudin renchérit : "Des informations n’ont pas été données aux patientes qui ont continué à consommer ce produit alors qu’elles étaient enceintes et, du fait de ces carences, des milliers d’enfants sont nées avec des carences. Le rapport de l’Igas n’a pas tenu compte des éléments confidentiels du laboratoire, de sa pharmacovigilance, qui établit qu’il existe depuis 1990 des informations qui rapportent des dizaines de cas d’autisme infantile et des troubles du spectre de l’autisme."

 

"Des informations n’ont pas été données aux patientes"-Me Oudin
 

L'association APESAC qui vient en aide aux enfants victime de la Dépakine, dresse un bilan encore plus lourd parlant de 1.018 enfants victimes d'effets graves dus à ce médicament dont 145 sont décédés. L'association mène une campagne pour demander l'interdiction de ce médicament pour les femmes enceintes ou en âge de procréer.

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