Cet article date de plus de treize ans.

Les hôpitaux de Lyon ont lancé une mise en garde contre les tatouages éphémères au henné noir

Ils risquent de provoquer des réactions allergiques "violentes, nécessitant parfois une intervention médicale urgente, voire une hospitalisation".Ce n'est pas le henné lui-même qui est désigné comme dangereux, mais les produits, interdits, comme la paraphenylènediamine, qui lui sont associés afin de rendre le marquage plus foncé, donc plus visible.
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Tatouage traditionnel indien au henné. (NOAH SEELAM / AFP)

Ils risquent de provoquer des réactions allergiques "violentes, nécessitant parfois une intervention médicale urgente, voire une hospitalisation".

Ce n'est pas le henné lui-même qui est désigné comme dangereux, mais les produits, interdits, comme la paraphenylènediamine, qui lui sont associés afin de rendre le marquage plus foncé, donc plus visible.

En moyenne, un à deux cas d'allergie sont traités par le service d'allergologie et immunologie clinique du Centre hospitalier Lyon sud. Mais cette moyenne augmentant en période estivale, ce service a donc décidé de réserver des places d'urgence dans sa consultation pour prendre en charge ces allergies, selon le communiqué.

Pour le docteur Audrey Nosbaum, dermatologue-allergologue à l'hôpital Lyon-Sud qui voit défiler dans son cabinet de plus en plus de patients dévorés par des crises d'eczéma, "cette mode séduit beaucoup de monde en été, des adultes, des jeunes, des ados, et personne ne trouve rien à redire parce qu'on croit qu'ils sont inoffensifs".

Elle précise que "le henné, utilisé pur, de couleur marron ou orange, est inoffensif, mais les tatoueurs y ajoutent parfois de façon illégale de la paraphenylènedianmine,que l'on appelle aussi henné noir, et qui peut provoquer des allergies très violentes".

Ce produit chimique est notamment utilisé, de manière légale cette fois-ci, en coiffure, pour réaliser les teintures capillaires, mais dissous en général à 2% (concentration de 6% maximale) et des temps de pause courts. "Chez les tatoueurs, les proportions peuvent aller jusqu'à 25% ou 35% avec des temps de pause de plusieurs heures, voir plusieurs jours", souligne Audrey Nosbaum.

Chez un sujet allergique, la réaction est immédiate. Mais elle peut toucher aussi les non allergiques dans un délai de neuf jours, provoquant des réactions inflammatoires très violentes qui se généralisent pendant trois semaines et laissent des cicatrices indélébiles.

Résultat: l'hospitalisation est souvent décrétée et ces réactions rendent allergiques à de nombreux produits comme les colorants textiles, les teintures capillaires, le caoutchouc teinté, certains médicaments ou les anesthésiants et interdisent la pratique de certains professions comme la coiffure.

"Les parents doivent résister et interdire ces pratiques à leurs enfants", dit la dermatologue, qui recommande à défaut de demander au tatoueur de réaliser ses mélanges en direct, pour vérifier que le henné est utilisé pur.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.