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Les ventes d'anxiolytiques en hausse de 18% après les attentats

Les Français ont acheté, entre le vendredi 9 janvier et le mardi 13 janvier 2015, 18,2 % de boîtes d'anxiolytiques ou de somnifères de plus qu'habituellement, selon une étude de la société Celtipharm auprès de 4.800 pharmacies représentatives. Cette augmentation fait suite aux attentats de la semaine dernière à et autour de Paris.
Article rédigé par Laetitia de Germon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les ventes d'anxiolytiques et de somnifères en hausse de 18,2 % après les attentats © Fotolia)

Depuis les attentats de la semaine dernière en Ile-de-France, les médecins ont vu le nombre de patients en demande d’anxiolytiques ou de somnifères augmenter fortement, selon une étude de la société Celtipharm auprès de 4.800 pharmacies représentatives. De nombreux Français sont déjà très angoissés d’un point de vue général, et, les attentats ont été la goutte d’eau qui fait déborder un vase plus que plein, selon les médecins.

Une réaction tout à fait normale

"Les gens sont très anxieux parce qu’ils ont été confrontés à un évènement traumatique majeur, mais ce sont des réactions adaptées. On est à une semaine du fait, que les gens aient peur, qu’ils soient très anxieux, plus sensibles, c’est très adapté. Mais ne régler cela que par des traitements médicamenteux ne réglera rien sur le fond ", explique Hélène Romano, docteur en psychopathologie clinique, psychologue clinicienne et psychothérapeute spécialisée dans le psychotraumatisme.

 

Au lieu de dire aux Français, il ne faut pas avoir peur de la peur on va vous aider à la dépasser, à la gérer, "on les a stigmatisés en leur disant qu’il ne fallait pas avoir peur et que cela n’était pas normal d’avoir peur, " ajoute Hélène Romano. Chez certains patients victime de traumatismes, ce genre de situation ravive des situations de fragilité, précise Margot Bayart, généraliste à Réalmont dans le Tarn.

 

Les personnes traumatisées ont besoin qu’on les aide à mettre des mots sur leurs peurs, à décrypter les formes de leurs peurs et à trouver leurs ressources.

On a stigmatisé les gens au lieu de les aider, estime Hélène Romano, psychologue clinicienne et psychothérapeute spécialisée dans le psychotraumatisme.

Debout coûte que coûte

Les patients ont besoin d’être productifs, de bien dormir, et, pour passer le cap, ils sont en demande de quelque chose d’efficace pour continuer à assumer leur quotidien. Face à la demande des patients, les médicaments sont une réponse rapide mais ils ne vont pas permettre de gérer le problème de fond. "Il y a d’autres techniques qui permettent de gérer des situations post-stress, mais le problème c’est le remboursement. Les médicaments sont remboursés intégralement, mais les autres techniques ne sont pas prises en charge. "

 

Margot Bayart précise que les médicaments ne sont pas la réponse systématique à ce genre de maux, mais qu’elle fait souvent suite à une volonté du patient d’avoir quelque chose d’efficace rapidement. "Dans le système actuel, on est dans une nécessité d’être toujours performants et du coup le corps humain à des besoins qui ne sont pas respectés. "

Les traitements médicamenteux ne régleront rien sur le fond, précise Margot Bayart, médecin généraliste dans le Tarn
 

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