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« Ils n’ont pas voulu considérer que les patients puissent souffrir », Anne Jouan a enquêté sur le Levothyrox

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Brut : levothyrox
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Depuis plusieurs mois, de nombreuses personnes dénoncent les effets indésirables de la nouvelle formule du Levothyrox, et des décès ont été répertoriés. Anne Jouan, journaliste à l’Ebdo, a enquêté sur cette affaire. 

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ASNM), le gouvernement, ainsi que le député en charge de la mission parlementaire express ont dénoncé une crise qui ne serait que « médiatique » autour de l’affaire de la nouvelle formule du Levothyrox. Le médicament est commercialisé depuis 1982 par le laboratoire Merck, en situation de monopole en France. Sa formule a été modifiée en mars dernier à l’initiative de l’ASNM, qui se justifie en invoquant des raisons de stabilité. Mais sur les trois millions de malades de la thyroïde qui le prennent, plus de 15 000 personnes ont dénoncé les effets indésirables de la nouvelle formule. De nombreuses manifestations ont lieu pour réclamer le retour de l’ancien formule.

Anne Jouan, journaliste à l’Ebdo, raconte son enquête sur l’affaire. 

« Décès ou pas, ce n’est pas la question »

La journaliste estime que « le problème c’est que pendant des semaines, les autorités sanitaires, ou la ministre de la Santé, ont minimisé la parole des patients… Ils n’ont pas voulu, je crois, considérer que les patients puissent souffrir.  » Probablement parce que, selon elle, « ils étaient tellement persuadés que la nouvelle formule était meilleure que la précédente puisqu’elle était plus stable, il n’était pas possible qu’il y ait d’effets indésirables. »

Alors quand des décès ont commencé à être répertoriés, Anne Jouan explique que l’Agence a continué à infirmer le lien de cause à effets entre ces décès et la prise du Levothyrox. Pour la journaliste aussi : « il n’y a rien qui permet de certifier qu’il n’y a pas de lien entre ces décès et cette affaire. » À ce jour, quatorze décès ont été répertoriés. 

Elle dénonce surtout la manière dont est gérée l’affaire : « l’Agence est juge et partie. L’Agence qui a demandé elle-même au laboratoire Merck de changer la formule de son médicament, c’est elle-même qui enquête sur les effets indésirables. Décès ou pas, ce n’est pas la question. Est-ce vraiment à elle d’enquêter sur les effets indésirables ? »

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