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Levothyrox : 17 000 signalements d'effets indésirables, soit 0,75% des patients

Un rapport très attendu a été remis mardi 30 janvier à l'Agence nationale du médicament. Ses conclusions ne répondent pas à toutes les questions.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Levothyrox est fabriqué par l'entreprise allemande Merck. (REMY GABALDA / AFP)

Des effets indésirables pour 17 000 patients, un mystère pour une partie d'entre eux et aucun lien établi avec des décès... Un rapport très attendu sur le Levothyrox a été publié, mardi 30 janvier, sans dissiper toutes les questions. Selon ce rapport remis à l'Agence du médicament (ANSM), le nombre de signalements d'effets indésirables attribués à la nouvelle formule du Levothyrox est de 17 310 à la date du 30 novembre. Soit 0,75% des quelque 2,3 millions de patients traités avec ce médicament pour la thyroïde.

Pour la période du 15 septembre au 30 novembre 2017, 12 248 cas ont été signalés (90,4% de femmes). Ils s'ajoutent aux 5 062 cas d'un premier rapport publié en octobre, qui portait sur la période du 27 mars au 15 septembre. Le nouveau rapport reprend l'essentiel des conclusions du premier.

Des effets indésirables identiques

D'abord, les effets indésirables rapportés sont identiques à ceux déjà connus avec l'ancienne formule de ce médicament des laboratoires Merck. Aucun n'est spécifique à la nouvelle, introduite sur le marché fin mars 2017. Les plus fréquents: fatigue, maux de tête, insomnie, vertiges, douleurs articulaires et musculaires et chute de cheveux. Mais "le nombre de signalements d'effets indésirables avec Levothyrox nouvelle formule est inédit", selon l'ANSM.

Par ailleurs, ce rapport met en évidence un élément inexpliqué déjà présent dans le premier : les effets indésirables chez des patients qui ne souffrent pas d'un déséquilibre thyroïdien. Parmi les patients qui ont déclaré des effets indésirables et dont on connaît le bilan thyroïdien, 33% sont atteints par un déséquilibre qui peut expliquer ces effets. Mais les 67% restants ont un taux de TSH dans les normes. La TSH est une hormone dont on mesure le taux pour déterminer si le patient souffre d'hypo ou d'hyperthyroïdie.

Un rapport "catastrophique" selon une association de malades

Enfin, les effets indésirables sont identiques, que les patients concernés soient en hypothyroïdie, en hyperthyroïdie ou aient des TSH dans les normes, "sans qu'aucun facteur explicatif ne puisse être avancé". Le rapport préconise la mise en place d'un groupe de travail pour analyser ces données.

Chantal L'Hoir, présidente de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), juge ce rapport "catastrophique" : "La question capitale qui reste sans réponse c'est 'Pourquoi ce changement de formule'?". La nouvelle formule a été réclamée par l'ANSM à Merck en 2012 afin de rendre le produit plus stable dans le temps. Le changement ne porte pas sur le principe actif mais sur d'autres substances, les excipients.

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