Chine : l’épidémie de coronavirus cause trois morts et s’étend aux pays voisins
Le mystérieux virus chinois gagne du terrain. La Chine a fait état le 20 janvier d'un troisième mort de la nouvelle forme de pneumonie. L'épidémie, apparue en décembre 2019 dans un marché de Wuhan, une métropole de 11 millions d’habitants située au centre de la Chine, se propage dans le reste du pays : deux cas à Pékin (nord du pays) et un autre à Shenzhen, la grande ville de l'extrême sud qui fait face à Hong Kong.
Désormais, le virus touche aussi trois autres pays asiatiques : le Japon (un cas recensé), la Thaïlande (deux cas) et la Corée du Sud (un cas). Il a fait à ce jour au total 205 cas connus, dont 201 en Chine.
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Une femme en quarantaine à Séoul
Point commun à ces nouveaux cas, toutes les personnes contaminées s'étaient rendues à Wuhan ces dernières semaines. C'est également le cas à Séoul, où le virus a été détecté chez une Chinoise de 35 ans arrivée dimanche par avion depuis Wuhan.
Les autorités sanitaires sud-coréennes ont révélé qu'elle avait consulté samedi 18 janvier à l'hôpital à Wuhan en raison d'un rhume. Les médecins lui avaient prescrit des médicaments avant qu'elle ne s'envole pour l'aéroport de Séoul où ses symptômes ont été détectés. Elle a depuis été placée en quarantaine.
Période chargée dans les transports chinois
À Wuhan, les autorités observent une augmentation significative du nombre de nouveaux cas : près de 140, le total atteignant désormais 198, dont neuf dans un état critique. Autre source d’inquiétude : l'épidémie intervient à l'approche des festivités du Nouvel An chinois, la période la plus chargée de l'année dans les transports. Des centaines de millions de personnes ont commencé à voyager en car, train et avion pour rendre visite à leur famille avant la fête qui tombe cette année le 25 janvier.
Malgré les risques de propagation, les déplacements en Chine ne font pour l'heure l'objet d'aucune restriction.
Le souvenir du Sras est encore présent
En effet, les autorités sanitaires de la ville se veulent rassurantes : selon elles, le risque d'une transmission du virus entre humains est jugé "faible", même s'il n'est "pas exclu".
La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille de virus qui peut provoquer des maladies bénignes chez l'homme (comme un rhume) mais aussi d'autres plus graves comme le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère). Hautement contagieux, ce dernier avait tué 650 personnes en Chine continentale et à Hong Kong en 2002-2003.
L’ampleur de la maladie dissimulée ?
Lors de cette pandémie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait vivement critiqué la Chine pour avoir tardé à donner l'alerte et tenté de dissimuler l'ampleur de la maladie.
Ce week-end, des scientifiques d'un centre de recherches de l'Imperial College à Londres, qui conseille des institutions comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ont mis en doute les chiffres officiels estimant que le nombre de contaminations dépassait probablement le millier au 12 janvier.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs se sont fondés sur le nombre de cas détectés jusqu'alors hors de Chine pour en déduire le nombre des personnes vraisemblablement infectées à Wuhan, sur la base des données des vols internationaux au départ de l'aéroport de Wuhan.
Mesures de prévention renforcée à l’étranger
L'inquiétude est d’ailleurs perceptible à l'étranger, où les mesures de prévention se multiplient. Ainsi, depuis le 17 janvier, les Etats-Unis filtrent les vols en provenance de Wuhan à l'aéroport de San Francisco et à l'aéroport JFK de New York – qui reçoivent tous deux des vols directs de Wuhan – ainsi qu'à celui de Los Angeles, où sont assurées de nombreuses correspondances.
La Thaïlande, où deux cas ont été recensés, a également renforcé les contrôles dans ses aéroports. Les autorités de Hong Kong ont renforcé leurs mesures de contrôle aux frontières du territoire autonome, notamment avec des détecteurs de température corporelle.
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