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700 000 tests par semaine : un objectif “tout à fait réalisable”, selon le numéro 1 des laboratoires d’analyses biologiques en France

Stéphane Eimer, le PDG de Biogroup, assure disposer d’assez de matériels “pour plusieurs semaines voire plusieurs mois” pour effectuer les tests virologiques de dépistage du coronavirus. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Test contre le coronavirus selon le principe du drive-in, Ile-de-France, mars 2020.  (MICHAEL BUNEL / LE PICTORIUM / MAXPPP)

L’objectif du gouvernement de réaliser 700 000 tests virologiques par semaine est un objectif “tout à fait réalisable”, a affirmé le PDG de Biogroup, leader des laboratoires privés d’analyses médicales en France, sur franceinfo mercredi 12 mai. “La demande est inférieure à nos capacités de test”, a précisé Stéphane Eimer dont le groupe a pour objectif d’être capable d’assurer la moitié des 700 000 tests hebdomadaires pour dépister les malades du coronavirus. Le PDG de Biogroup a assuré disposer d’assez de matériels “pour plusieurs semaines voire plusieurs mois” mais a besoin de plus de préleveurs et d'infirmiers si la demande augmente fortement.

franceinfo : Le gouvernement a fixé un objectif que les laboratoires réalisent 700 000 tests virologiques dès cette semaine pour détecter les porteurs du virus. Allez-vous y arriver ?

C'est ce que nous demande le gouvernement. Voici plusieurs semaines, et pour ce qui est de notre groupe, qui compte effectivement à peu près 700 sites sur tout le territoire national, c'est un objectif qui nous semble tout à fait réalisable. Sauf que pour l'instant, cette semaine, si vous voulez, l'activité est assez calme. La demande est inférieure à nos capacités de tests.

Combien de tests votre groupe compte réaliser cette semaine?

Je pense qu’on devrait pouvoir en réaliser entre 50 000 et 100 000.

Selon la cellule investigation de Radio France, le nombre de tests hebdomadaires n’a jamais dépassé les 150 000. Comment passer, si nécessaire, de 150 000 tests à 700 000 ?

C'est la difficulté de l'exercice. Il faudra effectivement multiplier les tests. Mais c'est possible et c'est quelque chose qu'on a anticipé. Du fait de l'investissement important qui a été réalisé au niveau de notre groupe en termes d'investissements matériels et en termes de stocks de réactif. Pour notre groupe, on doit pouvoir réaliser la moitié de ces 700 000 tests par semaine.

Si la demande augmente, est-ce que vous aurez les moyens d'y répondre ?

Pour ce qui est du matériel, pour ce qui est des consommables et pour ce qui est des réactifs, on est équipé pour plusieurs semaines, voire même plusieurs mois. Aujourd'hui, on n'a pas de souci, on a les équipes pour faire fonctionner les machines. Mais là où c'est effectivement un peu plus tendu de notre côté, c'est au niveau des prélèvements. On a besoin de préleveurs et de plus d'infirmiers. Nos biologistes sont très sollicités, mais on a l'aide, et c'est très appréciable, de beaucoup d'infirmiers libéraux, mais aussi de médecins. Des médecins qui prélèvent leurs patients et qui nous le transmettent par la suite.

Tous les jours, des porteurs potentiels du virus viennent pour des tests. Est-ce que le nombre de cas positifs augmente ?

On a fait des statistiques, alors il faut effectivement les actualiser jour après jour. On a pu remarquer une baisse des cas positifs. C'est tout à fait normal, c'est l'effet du confinement et c'est une très bonne chose. Ce qu'il faut, c'est qu'effectivement, ça continue à baisser, que ça ne réaugmente pas.

Vous proposez aussi des tests sérologique pour détecter la présence d'anticorps. Ces tests ne sont pas remboursés. Est-ce qu'ils sont aujourd'hui fiables ?

Les tests sérologiques que nous proposons sont très fiables. C’est des tests qu'on a nous mêmes évalués, pour lesquels il y a eu aussi d'autres évaluations de centres hospitaliers universitaires. Mais il faut bien faire attention. Les tests qui sont réalisés dans la plupart des laboratoires de biochimie médicale comme chez nous, qu'ils soient publics ou privés, ces tests ont été sélectionnés et évalués. Ces tests sont de très bonne qualité. Il ne faut pas les confondre avec ce qu'on peut trouver sur Internet. Sur Internet, on trouve tout et n'importe quoi. On peut trouver des bons tests mais d’autres de très mauvaise qualité. Donc il faut faire très attention.

Un test sérologique positif ne garantit pas qu'on est immunisé sur la durée, pour plusieurs mois. Franchement, est-ce que ces tests sont utiles ?

Les tests peuvent être utiles sur différents niveaux. Le premier, qui est quand même assez important, c'est de savoir si on a été en contact avec le virus ou pas. Ces tests nous permettent de le dire. C'est la première réponse que peut donner ce test. Une deuxième réponse, et c'est important au diagnostic, c'est de savoir si on a des anticorps qui sont des anticorps assez précoces, comme par exemple les anticorps IgM. Si on a des IgM, on a quand même un risque d'être encore une personne contagieuse. Et là, c'est urgent de faire un test PCR.

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