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Après le coronavirus, "on redoute une vague de malades et des pathologies plus graves", confie un médecin

"Il n'y a pas que le virus qui tue", le "renoncement aux soins peut être aussi extrêmement dangereux", rappelle le Dr Franck Devulder.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les Français ne vont pas consulter à cause de l'épidémie de coronavirus (illustration). (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

"Malgré le Covid et le confinement, continuez à vous faire soigner !", c'est l'appel lancé par plusieurs syndicats médicaux. Déjà le 7 avril dernier, plus de 300 soignants, médecins généralistes, cardiologues, psychiatres ou sages-femmes avaient tiré la sonnette d'alarme. Les généralistes enregistrent une baisse de 40% des consultations hors coronavirus, les spécialistes eux parlent de 60%, voire 80%, de patients en moins. "On redoute une vague de malades en nombre, mais on redoute et constate des pathologies plus graves" après l'épidémie de coronavirus, a expliqué mardi 21 avril sur franceinfo le docteur Franck Devulder, représentant des médecins spécialistes à la Confédération des syndicats médicaux français.

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franceinfo : Pourquoi les Français consultent moins ?

Dr Franck Devulder : Nos cabinets sont restés ouverts. Le motif vient du respect du confinement. Mais comme ils ne sortent plus, ils ont peur de se faire soigner. Emmanuel Macron a rappelé qu'il n'y a pas que le virus qui tue et que le renoncement aux soins peut être aussi extrêmement dangereux. Depuis le début, les patients en urgence viennent, mais ils viennent avec retard. On voit des urgences et des pathologies plus graves qu'on en voyait. Le risque est de retarder le diagnostic d'une lésion grave ou essentielle.

Est-ce que vous redoutez une vague de malades après l'épidémie ?

Oui, on redoute une vague de malades en nombre, mais on redoute et on constate des pathologies plus graves. Les patients arrivent dans un état clinique qu'on n'avait pas rencontré depuis longtemps parce qu'ils restent chez eux et n'osent pas aller dans les établissements de santé de peur d'attraper le Covid. Ces zones sont hautement sécurisées. On est hautement protégé, l'hygiène fait partie de nos gènes si j'ose dire.

Est-ce qu'il y a des précautions particulières qui sont mises en place dans les cabinets médicaux ?

Oui. On interroge le patient avant, au moindre doute d'une infection au coronavirus on prend des mesures de distanciation sociale, on ne fait pas attendre le patient dans la salle d'attente pour tous. Nous avons mis en place des circuits pour qu'un patient potentiellement infecté n'en contamine pas d'autres. Il y a des solutions hydroalcooliques à disposition pour tous dans les cabinets médicaux.

La téléconsultation est une solution entièrement prise en charge par la Sécurité sociale pour ceux qui ne peuvent pas de déplacer. Est-ce une bonne chose pour les patients ?

Tout à fait. On peut saluer le travail que nous avons mené avec les services du cabinet du ministre de la Santé et avec le directeur de l'Assurance maladie. L'accès à la téléconsultation est devenu large. On peut téléconsulter en vidéo, par téléphone pour ceux qui sont en zone blanche ou moins à l'aise avec les outils numériques. La téléconsultation est aujourd'hui le premier des moyens pour joindre son médecin. Cela permet de savoir qui il va recevoir en consultation.

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