Au Brésil, la catastrophe sanitaire a commencé, quoi qu'en dise Bolsonaro
Tous les jours le point sur la pandémie dans un pays de la planète, confinée ou pas. Lundi matin nous allons au Brésil, où les chiffres pourraient être beaucoup plus importants que ceux annoncés officiellement.
Le Brésil a franchi la barre des 4 000 morts ce week-end, et atteint les 50 000 personnes contaminées par le virus. C’est la version officielle, donnée par le gouvernement de Jair Bolsonaro. Le président continue à nier l’importance du virus, à prendre des bains de foule, à serrer des mains, et à réunir son équipe, sans masques, et sans respect des distances.
Le président d’extrême droite se bat contre les gouverneurs des régions qui ont imposé un confinement, et appelle les Brésiliens à ne pas les respecter et à reprendre le travail. Mais dans la réalité, le Brésil est en train de sombrer dans le chaos le plus total, et le nombre de contaminations pourrait être jusqu’à 15 fois supérieur. C’est ce que révèle en tous cas la presse brésilienne. Est-ce que ces estimations sont possibles ?
Les services funéraires débordés
Les chiffres avancés par les journaux sont alarmants, et proviennent d’estimations faites par les gouverneurs. Selon ces données il y aurait déjà plus de 15 000 morts au Brésil, et l’espoir que le climat tropical soit défavorable au virus est d’ores et déjà douché par les faits : le virus se propage à toute vitesse dans les états les plus chauds et humides, ceux de l’Amazonie. Pour se donner une idée, la ville la plus grande et la plus dense du pays, San Paolo, a ordonné en urgence de creuser 13 000 tombes supplémentaires. Les hôpitaux et les services funéraires sont débordés, les enterrements ont lieu dans des fosses communes, de nuit, pour éviter les attroupements.
Le déboisement de la forêt reprend à une allure record
En mars, le déboisement a augmenté de 30%. Pour une raison simple : les agents fédéraux chargés de surveiller les coupeurs de bois ont étés mis en arrêt de travail. Certaines ONG brésiliennes pensent que l’excuse du Covid est en fait une aubaine pour l’agro-industrie, qui n’a plus rien à craindre.
La saison des pluies est en train de s’achever. Et le risque de reprise des incendies alarme les Brésiliens. Tous, sauf Bolsonaro.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.