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Coronavirus : Bercy veut convaincre les entreprises d'acheter des masques lavables "made in France"

Certains industriels français reconvertis dans la fabrication de masques dénoncent des "surcapacités" faute de commandes suffisantes. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Fabrication de masques dans l'usine Saint-James, à Saint-James (Manche), le 22 avril 2020. (DAMIEN MEYER / AFP)

Des masques tricolores plutôt que made in China. Le gouvernement veut convaincre les entreprises de fournir des masques en tissu à leurs salariés plutôt que des masques chirurgicaux importés, face aux "surcapacités" dénoncées par certains industriels français reconvertis dans la fabrication de masques. Alors qu'environ 450 entreprises françaises se sont converties à la fabrication de masques durant la crise sanitaire, parfois au prix d'investissements supplémentaires, "il y a 10% des entreprises qui se retrouvent avec des stocks sur les bras" aujourd'hui, a expliqué lundi 8 juin la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher sur RTL(Nouvelle fenêtre). "L'ensemble de la filière" se réunira ainsi dans l'après-midi pour "préparer le plan d'action futur", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement veut s'efforcer de convaincre les grandes entreprises d'équiper leurs employés en masques réutilisables "made in France", tout en musclant les stocks publics en masques tissus.

Nous avons une mission (...) dont l'objectif est de convaincre les gros acheteurs de passer du masque à usage unique au masque textile lavable réutilisable, et d'expliquer que c'est bien un équipement de protection individuelle.

Agnès Pannier-Runacher

sur RTL

Un message qu'elle a notamment spécifiquement adressé à La Poste, précisant qu'il s'agissait d'une "transition essentielle". "Ce produit n'existe que depuis deux mois, donc je peux comprendre que les employeurs n'aient pas fait tout le travail" d'identification des produits homologués et "les organisations syndicales ont pu à certains endroits être méfiantes", a-t-elle reconnu.

Des millions d'invendus

Agnès Pannier-Runacher réagissait notamment aux déboires de l'entreprise Tissages de Charlieu, qui avait tôt rejoint "l'effort de guerre" de production de masques en France. "ll y a visiblement une offre pléthorique qui fait que les commandes s'écroulent littéralement. (...) On se retrouve dans une situation compliquée, on a investi un million d'euros" et "on a cette semaine un million de masques" invendus, a regretté le dirigeant de l'entreprise, Eric Boël, également interrogé sur RTL. Alors que le gouvernement avait encouragé l'accélération de la production de masques en tissu en France pour garantir l'approvisionnement du pays à l'approche du déconfinement, une mission "de plus long terme confiée à quatre professionnels" a désormais été lancée pour "travailler à l'installation de textile durable en France", a indiqué Agnès Pannier-Runacher.

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