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"C'est long, ils sont désorganisés... mais ils ont de la bonne volonté" : dans les bureaux de vote, les électeurs respectent les consignes inédites

Les mesures prises pour lutter contre la propagation du coronavirus rendent cette journée d'élections municipales très particulière.

Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un bureau de vote dans le 20e arrondissement de Paris. (YANN BERTRAND / RADIO FRANCE)

"A voté", entend-on dans le bureau de vote numéro 5, à deux pas du cimetière du Père-Lachaise, dans le 20e arrondissement de Paris, dimanche 15 mars. Les bureaux de vote ont ouvert en France à 8 heures, comme convenu, malgré l'épidémie de coronavirus Covid-19, qui sévit. Entre doutes, inquiétude, confinement et devoir, les avis sont partagés sur le fait de participer ou non à ces élections municipales.

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Le président du bureau de vote parisien est un habitué. Il a simplement dû remplacer un assesseur absent ce matin : "La situation, selon laquelle beaucoup de gens auraient peut-être hésité à voter en raison de la situation sanitaire, ne semble pas se dérouler, tant mieux. Ou tant pis, je ne peux pas juger !"

Tout est plutôt bien organisé, le gel hydroalcoolique est placé en évidence, l'odeur emplit d'ailleurs l'école réquisitionnée. Rosette est venue voter tôt : "Tout ce qu'on a vu à la télévision est appliqué là, raconte cette infirmière. Comme j'avais oublié mon stylo, j'ai nettoyé après m'être servi de celui qu'on m'a prêté. Toutes les mesures ont été prises, je pense. Les scientifiques étaient là pour accompagner tout ça, donc j'ai confiance. C'est ceux qui vont faire des imprudences qui vont payer. On nous a donné des ordres il faut les respecter."

Ma fille ne sait pas que je viens voter, mais pour moi c'est primordial.

Nicole, 83 ans

à franceinfo

Le flot de votants est continu, les distances de sécurité sont respectées. Pour Nicole, 83 ans dont 60 passés dans le quartier, il était impensable de ne pas voter : "C'est long, ils sont désorganisés, mais ils ont de la bonne volonté. Quels que soient les interdits, ma fille, qui est scientifique, m'avait donné toutes les instructions de ne pas sortir, mais je ne l'ai pas prévenue. Les femmes, on s'est battues pour voter, il ne faut pas galvauder ce droit qu'on a eu de haute volée."

En réalité, sous le soleil, ce dimanche matin à Gambetta ne tranche pas avec le reste de l'année. Des signes particuliers apparaissent quand même, comme ces files d'attente devant les pharmacies ou les boulangeries, devant le bureau de tabac également. Et surtout, tous les cafés fermés, ce qui est impensable en temps normal.

"Nous les vieux, on vient de bonne heure pour voter, mais les jeunes font la grasse matinée, lance Buslama, qui garde le sourire. Habituellement, moi je ne fréquente pas les terrasses, mais ça fait plaisir quand on passe de voir les cafés pleins, les commerces." Avec les cafés fermés, Buslama se demande tout de même : "Comment on va jouer le tiercé, le loto foot ? Ils n'y ont pas pensé à ça ! On va passer à Matignon pour jouer le tiercé." Aucune psychose n'est palpable, seulement un dimanche un peu spécial dans ce quartier parisien.

Un scrutin inédit des municipales en pleine épidémie de coronavirus.

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