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Confinée en raison du coronavirus, la championne d'escrime Cécilia Berder va faire "plus de chi gong, plus de yoga"

"La première chose pour moi a déjà été d'accepter : quand les portes de mon lieu d'entraînement se sont fermées ça n'a pas été facile. On se demande un peu ce qu'on va devenir", témoigne la sportive sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Cécilia Berder le 25 septembre 2016 (CATHERINE GRAIN / RADIO FRANCE)

"C'est sûr que je ne vais pas demander à mon copain de faire de l'escrime dans le couloir", a plaisanté sur franceinfo mercredi 18 mars l'escrimeuse française Cécilia Berder, confinée comme tous les Français depuis mardi midi à cause de l'épidémie de coronavirus Covid-19. "Je vais faire plus de chi gong, plus de yoga", a expliqué la championne du monde de sabre par équipe, qui préparait les Jeux olympiques de Tokyo et devait encore valider sa participation à la compétition en individuel. Mais elle pense qu'elle pourra "retrouver" son "niveau comme [ses] adversaires".

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franceinfo : Comment faites-vous face à l'incertitude ?

Cécilia Berder : On s'adapte. La première chose pour moi a déjà été d'accepter : quand les portes de mon lieu d'entraînement se sont fermées ça n'a pas été facile. On se demande un peu ce qu'on va devenir.

On se rend compte que notre vie est guidée par une seule chose : s'entraîner, matin, midi et soir. Quand on nous a dit qu'on n'avait plus le droit, ça a été deux jours où je me suis dit : Mais que va devenir ma vie ? Et après avoir accepté, on s'adapte.

Cécilia Berder, championne d'escrime

à franceinfo

En fait, il y a des solutions. C'est une introspection, un changement que je suis en train de vivre qui est finalement assez intéressant. J'ai du temps pour méditer, pour lire, pour m'entraîner. J'ai de la chance d'avoir un petit espace extérieur où j'arrive à m'entraîner et je fais de la musculation. Il y a des exercices hyper simples sur Internet. Les gens ont des idées, il y a une créativité chez les gens qui est remarquable pour s'entraîner, pour pouvoir bouger, pour suer, pour avoir des moments pour soi. Je vais faire plus de chi gong, plus de yoga.

Ne craignez-vous pas de perdre votre haut-niveau ?

Techniquement, c'est sûr que je ne vais pas demander à mon copain de faire de l'escrime dans le couloir. Donc oui, évidemment, je vais en perdre, mais un peu comme tout le monde. On a de la chance, l'escrime reste un sport créatif où je me dis que je vais réussir à me régénérer mentalement et ça va me faire du bien.

Je pense surtout aux collègues de gymnastique rythmique ou natation. Ce sont des sports qui sont d'une exigence technique difficile. Là, oui, je me demande comment ils vont faire. Pour eux, il faut plusieurs jours pour retrouver leur niveau technique après un jour de repos donc, je ne sais pas comment ils vont faire.

Cécilia Berder

Moi ça va, je suis un peu épargnée. Je sais qu'après huit, quinze jours, trois semaines d'arrêt ça va être plus dur mais je vais pouvoir retrouver mon niveau, comme mes adversaires qui finalement vont devoir retrouver leur niveau technique aussi.

S'il faut rester confinés à la maison plus tard, jusqu'à cet été, vous comprendriez que les Jeux olympiques de Tokyo soient reportés ? C'est ce qu'il faut faire d'après vous ?

Je ne suis pas expert. Je ne connais rien aux problèmes d'épidémie, je ne connais rien au virus. Pour moi, aujourd'hui, non. J'ai l'impression qu'il y a des experts qui disent que ça pourrait être réglé. Je laisse vraiment ça dans les mains des experts. D'un point de vue purement égoïste, ce serait triste, évidemment. Je ne peux pas mentir. Je serais triste que ce soit annulé parce qu'on s'entraîne depuis quasiment quatre ans pour cet objectif. Mais je sais très bien que la santé des joueurs prévaut avant tout donc j'attends patiemment dans ma maison et j'espère que les décisions sont prises de manière intelligente et réfléchie. Je n'en doute vraiment pas. Je n'aimerais pas être au Comité international olympique (CIO). Ils doivent travailler tous les jours avec des enjeux économiques, personnels et sportifs qui sont complexes. Je préfère être dans ma maison qu'au CIO.

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