Cet article date de plus de quatre ans.

Ségur de la santé : le "système de santé va vivre des heures qui vont lui permettre de se renforcer", déclare le président de la Fédération hospitalière de France

Pour Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, les propositions retenues à l'issue du Ségur de la santé sont positives, bien qu'il y ait "deux ou trois motifs d'insatisfaction". "Les intentions sont là", estime-t-il sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Nicole Notat remet un rapport au ministre français de la Santé Olivier Veran, à l'issue de la séance de clôture du "Segur de la Santé", le 21 juillet 2020, à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Tout cela est très positif", le "système de santé va vivre des heures qui vont lui permettre de se renforcer", déclare le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) et maire de Fontainebleau Frédéric Valletoux mardi 21 juillet sur franceinfo, après la fin du Ségur de la santé, bien qu'il y ait "deux ou trois motifs d'insatisfaction". Le ministre de la Santé Olivier Véran a retenu 33 propositions pour améliorer le fonctionnement et l’organisation du système de santé français, et notamment la création de 4 000 lits d’hôpitaux à la demande.

>>  Ségur de la santé : Olivier Véran annonce "33 mesures" pour "accélérer la transformation du système de santé. Suivez notre direct.

franceinfo : Le ministre de la Santé avait promis des mesures "transformantes". Le sont-elles ?

Frédéric Valletoux : Oui, on voit que les lignes bougent après ce Ségur de la santé. Il y a des propositions très, très, très concrètes sur le financement, sur finalement un changement de paradigme complet dans notre système de santé où on veut faire confiance aux acteurs de terrain et sortir d'une logique hyper bureaucratique. Donc, tout cela est très positif. Et si, bien sûr, les paroles sont suivies d’actes, alors notre système de santé va vivre des heures qui vont lui permettre de se renforcer, en tout cas de se transformer. Je pense qu’après la crise sanitaire qu'on a connue, les blocages qui étaient ceux que les spécialistes pointaient du doigt depuis des années, ont été pris en compte. Tout le monde a bien saisi l'urgence qu'il y avait à faire bouger des lignes. Sur des chantiers qui, pendant des années, avaient été mis de côté, sur les questions financières qui sont complexes, sur les questions d'attractivité des métiers, ça a été réglé la semaine dernière par les accords du Ségur, sur des questions aussi d'une sur-administration de notre système et finalement d'une certaine culture de la défiance qu'avait l'administration vis-à-vis des acteurs de terrain, les médecins dans les hôpitaux, les médecins dans leurs cabinets de ville. Il faut attendre l'écriture des textes qui vont venir concrétiser tout ça. En tous les cas, les intentions sont là.

Le Ségur conclut aussi qu’il faut inclure davantage les élus locaux dans la gouvernance des hôpitaux. Est-ce possible, concrètement ?

Je suis président de la Fédération hospitalière de France, mais je suis aussi maire. La gouvernance hospitalière a ça de passionnant qu'elle associe déjà des gens qui sont de culture et de professions différentes, des administratifs qui gèrent, des médecins qui soignent, mais aussi des représentants des patients qui viennent exprimer ce que les usagers vivent, et puis, peut-être qu'on avait trop mis de côté les élus. On va vers un système où, sur un même territoire, des acteurs différents, le médecin généraliste de ville, le médecin hospitalier, voire d'autres, des infirmiers libéraux, publics, etc. vont devoir apprendre à plus travailler ensemble. Or, dans un territoire, le garant de l'intérêt général, c'est aussi l'élu. Et donc, on lui redonne une place parce qu'il est celui qui peut faire parler les uns et les autres. Le facilitateur, porteur d'une certaine légitimité. Ce n'est pas illogique et je pense que c'est bien que l'élu retrouve toute sa place. Ce n'est pas lui qui va diriger le système, mais qu’il soit un parmi d'autres, parce qu'il a aussi une voix à faire entendre.

Olivier Véran n’a pas parlé de l’engorgement des services d’urgence. Est-ce une déception pour vous ?

Il a quand même demandé aux acteurs libéraux et à l'assurance maladie de discuter de la question de la participation des médecins de ville à la permanence des soins. C'est une question qui est importante. Mais c'est vrai que ça fait partie peut-être des deux ou trois motifs d’insatisfaction. Il y a deux ou trois sujets qui, pour moi, sont oubliés. L'un de ces sujets, c’est comment l'ensemble de la médecine, l'ensemble des professionnels de santé peuvent mieux participer à l'accueil des Français qui se dirigent vers des urgences parce qu'ils ont du mal à trouver une place chez leur généraliste ou chez les médecins de ville. Pour l’instant, la question est renvoyée à des discussions futures. J'espère que ça va être une discussion ouverte qui incluent entre autres l'assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.