Covid-19 : confinement le week-end, vaccination accélérée... Ce qu'il faut retenir des annonces du gouvernement sur l'épidémie
Le Premier ministre a confirmé jeudi que le Pas-de-Calais serait confiné le week-end. Trois nouveaux départements rejoignent la liste de ceux sous surveillance renforcée, qui en compte désormais 23. Dans ces "zones à risques", les grandes surfaces et les centres commerciaux de plus de 10 000 m2 vont fermer.
Quelques bonnes nouvelles, mais pas seulement. Le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de la Santé, Olivier Véran, se sont exprimés, jeudi 4 mars, lors de la conférence de presse hebdomadaire de l'exécutif sur l'épidémie de Covid-19. "La circulation du virus a continué de progresser [ces derniers jours] mais à une vitesse moindre que ce que nous pouvions craindre", sans "hausse exponentielle", a souligné le chef du gouvernement.
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Malgré tout, la pression hospitalière reste "forte" et "ces chiffres nationaux dissimulent en réalité des situations territoriales beaucoup plus contrastées", a souligné Jean Castex, d'où la nécessité de nouvelles mesures. Voici les principales annonces du gouvernement.
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Le Pas-de-Calais confiné le week-end
Comme attendu, l'ensemble du département du Pas-de-Calais sera confiné "dès ce week-end", du samedi 6 heures [et pas 8 heures comme annoncé par erreur par le Premier ministre pendant sa prise de parole] au dimanche 18 heures, comme c'est le cas depuis le week-end dernier dans la métropole de Dunkerque (Nord) et sur le littoral des Alpes-Maritimes. Les grandes surfaces commerciales non alimentaires de plus de 5 000 m² devront également fermer. La mesure doit durer quatre week-ends, ont indiqué à France Bleu Nord les élus du département qui ont participé à une réunion avec le préfet.
Jean Castex a justifié cette mesure dans le Pas-de-Calais par une "progression très rapide" de l'incidence du virus, qui "dépasse dorénavant le seuil des 400 [cas] pour 100 000 [habitants], soit presque deux fois la moyenne nationale". "Le niveau de saturation des services de réanimation se situe au plus haut de tous les départements français", a-t-il ajouté.
Les Hautes-Alpes, l'Aisne et l'Aube sous surveillance renforcée
Aux 20 départements placés depuis une semaine sous "surveillance renforcée" s'ajoutent désormais les Hautes-Alpes, l'Aisne et l'Aube, qui ont "franchi le seuil de 250 [cas] pour 100 000 [habitants]". Hormis dans le Pas-de-Calais, la métropole de Dunkerque et le littoral des Alpes-Maritimes, "les évolutions observées [ces derniers jours] ne justifient pas de prendre à ce stade" des mesures de confinement le week-end.
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Des zones commerciales fermées dans les départements sous surveillance
Le gouvernement a annoncé "des dispositions supplémentaires pour limiter les risques de regroupements ou de brassage" dans les 23 départements à risque : les grandes surfaces et les centres commerciaux de plus de 10 000 m² vont devoir fermer dans ces départements à partir de "ce vendredi soir à minuit".
L'obligation du port du masque sera généralisée dans l'ensemble des zones urbaines de ces territoires. Enfin, les préfets sont "invités" à "interdire ou à réglementer l'accès de certains sites très fréquentés pendant les week-ends", comme les quais ou les parcs.
Les habitants des départements à risques priés de ne pas quitter leur territoire
Pour éviter de diffuser le virus "là où il demeure encore de moindre intensité", Jean Castex a "invité les habitants des 23 départements concernés à ne pas sortir, autant que possible, de leur département ou de leur région s’agissant des départements franciliens". Le Premier ministre a également recommandé de "réduire nos contacts sociaux et familiaux", avec "pas plus de six personnes à l'occasion des moments conviviaux ou familiaux".
Une accélération de la vaccination dès ce week-end
Le Premier ministre a annoncé que "nous allons accélérer significativement et dès ce week-end la vaccination dans ces 23 départements" plus durement touchés. Selon lui, "ce sont 135 000 nouvelles doses qui seront allouées d’ici ce soir dans les départements prioritaires sous surveillance renforcée", dont "10 000 doses qui seront envoyées dans le Pas-de-Calais".
L'ensemble de la France sera concernée par "une marche importante" ce week-end, avec "l'ouverture d'un maximum de centres de vaccination et la création de centres éphémères supplémentaires", a précisé Olivier Véran. Au 4 mars, seules 3,1 millions de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin en France. Parmi elles, 1,7 million de personnes ont reçu les deux doses.
"30 millions de personnes vaccinées d'ici l'été"
"Les livraisons de doses à la France vont s’accroître dans les semaines à venir, a poursuivi le chef du gouvernement. En janvier et février, nous avons reçu 7 millions de doses. En mars et en avril, nous devrions en recevoir 22 millions, c'est-à-dire trois fois plus." Il s'est également réjoui du recours élargi au vaccin AstraZeneca, qui va, là aussi, "permettre d'accélérer très fortement la vaccination". L'exécutif espère ainsi atteindre 10 millions de personnes ayant reçu une première dose "d'ici la mi-avril", 20 millions "d'ici mi-mai" et 30 millions "d'ici l'été".
Les pharmaciens pourront vacciner à partir "de la semaine du 15 mars"
Les personnes de plus de 50 ans présentant une comorbidité pourront se faire vacciner chez leur pharmacien "à compter de la semaine du 15 mars, une fois que nous aurons reçu la prochaine livraison de vaccins Astra Zeneca", a promis Jean Castex.
Les professionnels des Ehpad et les soignants invités à se faire davantage vacciner
Se félicitant de "l'incontestable réussite" de la vaccination dans les maisons de retraite, Jean Castex a affirmé que "la voie est désormais ouverte" à un aménagement des règles, notamment pour les visites. Mais "il faudra aussi que les personnels de ces établissements se fassent également vacciner, trop d’entre eux ne l’ont pas encore fait et je les invite solennellement à le faire très rapidement".
Le locataire de Matignon a rappelé que tous les soignants de France peuvent se faire vacciner depuis janvier. "Or seul un soignant sur trois est aujourd’hui vacciné, a-t-il déploré. Ce n’est pas normal et cela compromet notre capacité à lutter efficacement contre le virus."
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