Départements en "surveillance renforcée", calendrier vaccinal... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de Jean Castex
Le Premier ministre a notamment annoncé que la vaccination pour les plus de 65 ans serait ouverte à partir de début avril et que 20 départements étaient placés sous surveillance accrue, dans l'attente d'éventuelles nouvelles restrictions semblables à celles entrées en vigueur à Nice et à Dunkerque.
"Le virus gagne de nouveau du terrain depuis une semaine." A l'occasion d'une nouvelle conférence de presse, jeudi 25 février, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran ont dressé un inquiétant constat de la situation sanitaire en France, près d'un an après le début de l'épidémie de Covid-19. "Nous avons compté hier plus de 30 000 cas positifs, un chiffre que nous n'avions plus atteint depuis novembre dernier", a lancé le Premier ministre en introduction d'une allocution en forme de mise en garde.
Alors que le variant apparu au Royaume-Uni, plus contagieux, "concerne à peu près la moitié des personnes contaminées en France", selon le Premier ministre, les autorités se penchent désormais sur les cas "préoccupants" d'une vingtaine de départements qui pourraient connaître le même sort que les métropoles de Nice et de Dunkerque, reconfinées le week-end. Voici ce qu'il faut retenir de cette intervention du chef du gouvernement.
Une surveillance renforcée pour 20 départements
"Ils cumulent des indicateurs défavorables." Si la situation sanitaire ne s'améliore pas dans les jours à venir, 20 départements verront la mise en œuvre de nouvelles restrictions, a annoncé Jean Castex. Sont concernés : les huit départements de la région Ile-de-France, une grande partie des Hauts-de-France et de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, mais aussi les départements du Rhône, de la Drôme, de la Moselle, de la Meurthe-et-Moselle et de l'Eure-et-Loir. Tous cumulent "un niveau d'incidence élevé autour ou supérieur à 250 cas pour 100 000 habitants, une part de variance supérieure à 50%, une pression hospitalière proche du critique et enfin une circulation virale qui commence s'accélérer sérieusement", a alerté Jean Castex.
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"Nous plaçons donc ces départements en surveillance renforcée, a prévenu le Premier ministre. J'ai demandé aux préfets des départements concernés d'engager des concertations avec les élus en vue d'inviter sans attendre tous les habitants à la plus grande vigilance et d'envisager, dans tout ou partie de ces territoires, des mesures de freinage proches de celles mises en place à Nice et Dunkerque."
D'éventuelles annonces en début de semaine
Dans ces 20 départements, l'annonce d'éventuelles nouvelles restrictions sanitaires n'interviendra pas avant quelques jours : "Nous ferons un point la semaine prochaine. Si la situation continue de se dégrader, nous prendrons des mesures renforcées qui entreront en vigueur à compter du week-end du 6 mars", a poursuivi le Premier ministre.
Près de 80% des résidents d'Ehpad vaccinés
"Nous devons poursuivre la vaccination des personnes de plus de 75 ans et amplifier la vaccination des personnes atteintes de comorbidités", a déclaré Jean Castex, proposant un point sur l'avancée de la campagne de vaccination, aux côtés d'Alain Fischer, le "monsieur vaccin" du gouvernement. "Près de 80% des résidents d'Ehpad ont été vaccinés", s'est-il félicité, précisant que "la France est en tête pour la vaccination des personnes les plus exposées aux formes graves" du Covid-19. En France, l'âge moyen des personnes vaccinées est en effet de 72 ans, contre 65 ans en Allemagne et 55 ans en Italie.
Ainsi, "plus du quart des personnes de plus de 75 ans a été vaccinées". Résultat : "depuis deux semaines, l'incidence baisse chez les plus de 80 ans quand elle augmente dans toutes les tranches d'âges inférieures", a relevé Jean Castex.
La vaccination ouverte aux plus de 65 ans dès avril
Le Premier ministre a annoncé que la vaccination serait "ouverte début avril aux plus de 65 ans" et a assuré que "les deux tiers des personnes de plus de 75 ans seront vaccinées" d'ici la fin du mois de mars. Cependant, "nous dépendons de la fabrication et de la livraison des doses commandées par l'Union européenne et il nous faudra nous armer de patience", a prévenu Jean Castex.
Notant "une étape nouvelle" dans la campagne de vaccination, le chef du gouvernement a rappelé que les médecins généralistes peuvent désormais vacciner les patients âgés de 50 à 64 ans atteints de comorbidités, "soit un objectif de 2,4 millions de personnes". Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a pour sa part rappelé que les Français plus jeunes et atteints de comorbidités très graves peuvent se rapprocher de leur médecin traitant pour être vaccinés.
Les tests salivaires déployés dans les établissements scolaires
Evoquant le dépistage, Jean Castex s'est réjoui de voir l'accès aux tests "facilité, notamment dans les établissements d'enseignement avec le déploiement des tests salivaires qui doit rapidement nous permettre de tester 300 000 enfants par semaine (près de 6 fois plus qu'aujourd'hui) et donc de mieux les protéger".
Du nouveau sur le plan des traitements
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, est également revenu sur les avancées concernant les traitements contre le coronavirus, citant tout d'abord le traitement par interféron, des protéines produites dans le corps en réponse à une infection virale. Ce traitement est administré "dans un cadre protocolaire bien précis, à des personnes qui sont à risque de développer des formes graves", a-t-il expliqué. "Nous saurons dans quelques semaines si ce traitement est efficace."
Deuxième nouveauté thérapeutique : les anticorps monoclonaux. "Sachez que l'Agence nationale de sécurité du médicament a accordé ce qu'on appelle une autorisation temporaire d'utilisation des anticorps monoclonaux pour limiter les risques de survenue de formes graves chez des personnes dont l'état de santé les expose à des risques particulièrement élevés de formes graves", a poursuivi le ministre de la Santé.
Ainsi, "quelque 83 centres hospitaliers ont déjà reçu des milliers de traitements qui pourront commencer à être administré avec prudence, initialement, dans un cadre hospitalier, pour des patients de 80 ans et plus et qui ont des troubles de l'immunité", a souligné Olivier Véran.
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