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Coronavirus au Japon : une réouverture des frontières au compte-gouttes et des expatriés français en colère

Depuis quatre mois, les résidents étrangers ne peuvent plus retourner au Japon. Et ceux qui sont restés ne partent pas, de crainte de ne pas pouvoir revenir. Les restrictions dues à la crise du coronavirus sont en partie levées depuis le mercredi 5 août. Un changement tardif et mal vécu par certains expatriés français.

Article rédigé par Franck Mathevon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des habitants de la ville de Tokyo, portant un masque dans la rue, le 1er août 2020. (PHILIP FONG / AFP)

Pour les résidents étrangers au Japon, le couperet est tombé le 3 avril : interdiction de revenir au pays si vous partez ou êtes déjà parti. Des restrictions dues à la crise du coronavirus, alors que le pays est toujours en proie à de nouvelles contaminations. Près de 90 000 expatriés seraient ainsi bloqués hors du Japon, dont de nombreux Français.

Depuis mercredi 5 août, les retours sont à nouveau possibles mais seulement pour ceux qui ont quitté le Japon avant avril, et sous conditions. "Ça va se faire à raison de 500 personnes par jour avec un protocole ultra-drastique, avec le test avant de partir, le test à l'arrivée, un papier spécifique qu'il faut aller chercher physiquement à l'ambassade", explique ce cadre d'une entreprise française au Japon qui préfère garder l’anonymat. "Donc ces changements du 5 août viennent très tard, après une situation de grande précarité pour une partie de ces personnes."

Ceux qui sont partis après le 3 avril et ceux qui sont encore aujourd'hui sur le territoire et qui n'ont pas pris la décision de partir vont devoir attendre très longtemps avant de pouvoir à nouveau voyager.

Un cadre d'une entreprise française au Japon

à franceinfo

Murielle, mariée à un Japonais, a malgré tout quitté le Japon en juillet avec sa fille tout juste bachelière, qui souhaitait un peu d'aide pour s'installer en France où elle va faire ses études. "J'ai un billet de retour prévu le 24 août mais aucun espoir de monter dans mon avion à cette date", déplore-t-elle. "Je suis marié à un Japonais, ma maison est à Tokyo, j'y ai laissé mon mari et mon fils de 11 ans. Mais je ne peux pas y retourner parce que je suis considérée comme une étrangère aux yeux des autorités japonaises."

Les expatriés au Japon reprochent au pays d'être l'un des seuls au monde à ne pas réserver le même traitement à ses citoyens et aux résidents étrangers.

La gestion du Covid-19, et en particulier la discrimination faite aux étrangers résidant au Japon, je la trouve inhumaine.

Murielle, expatriée française

à franceinfo

"Les Japonais, eux, sont libres de circuler dans le monde", ajoute Murielle, "notamment en Europe depuis que celle-ci a rouvert ses frontières, puis de rentrer au Japon moyennant juste un test à l'arrivée à l'aéroport." Les Japonais sont aussi soumis à une quatorzaine, mais ils peuvent aller et venir en toute liberté alors que des dizaines de milliers de résidents étrangers se voient imposer des conditions beaucoup plus strictes.

Les expatriés français bloqués au Japon : écoutez le reportage de Franck Mathevon

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