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Coronavirus et universités : "Nous souhaitons rester ouverts mais pas à n’importe quel prix", répond le Snesup-FSU à Frédérique Vidal

Pour rester ouverts, le syndicats réclame des masques FFP2 pour les personnels, des travaux de ventilation, des locaux et des titulaires supplémentaires pour pouvoir dédoubler les effectifs.

Article rédigé par franceinfo
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L'amphithéatre de la fac de médecine de Nantes réorganisé selon le mesures sanitaires imposées par le coronavirus, le 25 septembre 2020. (ROMAIN BOULANGER / MAXPPP)

"Nous souhaitons rester ouverts mais pas à n’importe quel prix", a souligné Anne Roger, co-secrétaire nationale du Snesup-FSU, principal syndicat d’enseignants-chercheurs, après les propos de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, sur les universités. Cette dernière a écarté toute "fermeture généralisée" des établissements malgré la recrudescence de l’épidémie de Covid-19. "Il ne s'agit pas de déclarer formellement 'On ne ferme pas', et puis de laisser les enseignants se débrouiller avec la situation. Notre question c'est 'À quelles conditions peut-on rester ouverts ?'", a poursuivi Anne Roger, pointant un manque de moyens criant dans de nombreuses universités.

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franceinfo : Que pensez-vous des déclarations de Frédérique Vidal ?

Anne Roger : Ce que je questionne, c'est : d'accord, on ne ferme pas, mais quels moyens on nous donne pour ne pas fermer et à quelles conditions on peut rester ouverts ? Parce qu'il ne s'agit pas de déclarer formellement 'On ne ferme pas', et puis de laisser les enseignants se débrouiller avec la situation. Notre question c'est : à quelles conditions peut-on rester ouverts ? Et je souhaite dire que nous souhaitons rester ouverts et ne pas abandonner les étudiants, mais pas à n'importe quel prix.

Que vous manque-t-il pour faire face à cette situation ?

Les moyens, on les a donnés déjà depuis un moment. Cela fait six mois qu'on est dans cette situation, donc on ne la découvre pas. Par contre, ce qu'on peut voir, c'est qu'il n'y a pas eu d'anticipation de la situation. On demande des masques FFP2 plus protecteurs pour les personnels. Des travaux auraient dû être faits cet été pour améliorer les ventilations, éventuellement des recherches de locaux pour accueillir les cours, et puis surtout dédoubler les effectifs, c'est absolument indispensable. Et pour dédoubler les effectifs, il faut des personnels qui puissent doubler les cours. Il faut recruter des enseignants titulaires. Or, force est de constater que le choix politique n'est dans cette direction.

Faut-il viser, selon vous, un équilibre entre cours à distance et en "présentiel" ?

Oui, sauf qu'il faut aussi rappeler, contrairement à ce que dit la ministre, que de nombreux établissements ne sont pas prêts, que les connexions wifi restent très aléatoires. Il y a certains endroits où on ne peut pas être sur une connexion stable dès lors qu'on dépasse un certain nombre de connexions. Les enseignants n'ont pas d'ordinateurs pour pouvoir le faire, payés par les universités. Et donc cette alternance entre distance et présence est très difficile à gérer. On n'a pas changé de conditions par rapport au confinement. On a bien vu qu'on avait décroché des étudiants. Il n'y a pas de raison, dans la situation actuelle, puisque rien n'a changé, qu'on n'aboutisse pas à un décrochage massif des étudiants si les moyens ne sont pas mis sur ces affaires-là.

Cette situation renforce-t-elle également les inégalités entre les universités mieux dotées et les autres ?

Bien sûr. On a une situation qui est très hétérogène sur le territoire entre Paris, Toulouse et les universités un peu moins grosses. Les étudiants sont traités de façon différente et effectivement, ça renforce les inégalités. Il faut absolument qu'il y ait un choix politique national pour pouvoir faire en sorte que tous les étudiants en France soient traités de la même manière.

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