Coronavirus : Jean-Paul Hamon veut envoyer Jérôme Salomon "compter les pingouins aux Kerguelen"
"Visiblement, il y a un problème de gestion du personnel", au ministère de la Santé, lance Jean-Paul Hamon, le président d'honneur de la Fédération des médecins de France, qui estime qu'un "grand ménage" s'impose.
"15 mois pour savoir l'état des masques, c'est quand même absolument aberrant", "il y a une faillite totale de l'administration", a réagi mercredi 1er juillet sur franceinfo Jean-Paul Hamon, le président d'honneur de la Fédération des médecins de France, au lendemain de l'audition de l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn devant la commission d'enquête parlementaire sur la crise du coronavirus.
"Franchement, Jérôme Salomon, je le nommerais volontiers aux Kerguelen à compter les pingouins", lance Jean-Paul Hamon, qui sera lui-même auditionné le 8 juillet par la commission d'enquête parlementaire. "Le directeur général de la Santé qui met quinze mois pour avoir l'état des stocks, qui est incapable d'envoyer un minimum de masques aux gens qui sont vraiment en première ligne", "il va falloir faire un grand ménage là-dedans et faire en sorte qu'il y ait une réactivité beaucoup plus grande", prévient-il.
"Quand on a l'intuition qu'il va y avoir une pandémie, la moindre des choses, c'est de prévenir les médecins"
"Quand j'ai entendu qu'en octobre 2018, il est demandé à Santé publique France de faire état des protections et qu'elle découvre en janvier 2020 qu'il n'y a pas de masques. Sincèrement, je me dis mais que font tous ces fonctionnaires ? Que font toutes ces agences ?", interroge Jean-Paul Hamon. "Visiblement, il y a un problème de gestion du personnel dans ce ministère" de la Santé, souligne-t-il, reconnaissant qu'Agnès Buzyn paie "incontestablement" pour ses prédécesseurs.
"Quand on a l'intuition, comme elle le dit, en janvier 2020, qu'il va y avoir une pandémie, la moindre des choses, c'est de prévenir les médecins libéraux. Or, la première réunion que nous avons eue au ministère s'est tenue le 18 février 2020 en présence de Jérôme Salomon. Pendant ce temps-là, il n'y avait plus de masques nulle part", indique Jean-Paul Hamon, qui rappelle que les médecins ont eu recours au "système D", avec des masques fournis "par des entreprises de peinture, de menuiserie, de bricolage", et ont payé un "lourd tribut" avec "5 000 médecins contaminés et 51 morts".
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