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Coronavirus : "La situation me rappelle celle de mon pays", témoigne un médecin syrien exerçant en France

Dans les hôpitaux français des milliers de soignants étrangers luttent aux côtés de leurs confrères contre l’épidémie de coronavirus, parmi eux de nombreux médecins qui ont fui la guerre syrienne.

Article rédigé par Omar Ouahmane - Edité par Camille Laurent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Vue du centre hospitalier régional de Metz-Thionville. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Arrivé de Syrie fin 2016, le docteur Jubran Durbas, 33 ans, obtient le statut de réfugié et intègre rapidement le service de chirurgie vasculaire, après avoir passé l’examen des épreuves de vérification des connaissances (EVC). En mars dernier, l'hôpital de Metz-Thionville est au bord de la saturation et le médecin syrien n'hésite pas à proposer son aide :"J'ai entendu que le service de Covid serait ouvert dans notre hôpital, j'ai dit 'il faut y aller, il faut donner un coup de main', on ne peut pas rester à se croiser les bras."

En France comme en Syrie, "des soignants risquent leur vie pour en sauver d'autres"

Avant cela, il a exercé durant des années dans des hôpitaux de fortune de la province d'Idleb. Aujourd'hui, il est membre de l'Union des organisations de soins et de secours médicaux et intervient dans l'Est de la France où la situation lui rappelle celle de son pays : "Ça me fait penser à la Syrie, parce qu'on a commencé à répéter les mêmes phrases ; 'il manque du matériel', 'il faut trier', ça veut dire qu'il faut choisir parmi les malades. Les médecins et les soignants risquent leur vie pour sauver d'autres vies. En Syrie, c'est le risque de bombardement, en France c'est le risque de contamination par le virus."

Bien accueilli par l'équipe médicale, l'interne a vécu ces dernières semaines des instants inoubliables : "Je me rappelle d'un couple de 82 ans, qui était dans un état difficile, on leur a donné de l'oxygène et le traitement. Au bout d'une semaine, ils sont rentrés chez eux en bonne santé. Ça nous donne de l'espoir."

Jubran Durbas a trois enfants. Son souhait le plus cher, c'est de retrouver au plus vite sa famille coincée dans un camp de déplacés du Nord-Ouest de la Syrie.

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