Coronavirus : le cap des dix millions de salariés au chômage partiel a été dépassé
Ce dispositif, qui permet au salarié d'être indemnisé à hauteur de 70% de son salaire brut, concerne désormais 820 000 entreprises, soit plus de six sur dix.
Plus de 10 millions de salariés, soit plus d'un salarié du secteur privé sur deux, sont concernés par le chômage partiel, a annoncé mercredi 22 avril Muriel Pénicaud. Il s'agit d'un chiffre "considérable", selon la ministre du Travail. "Ce matin, en France, il y a 10,2 millions de salariés dont le salaire est payé par l'Etat, par le ministère du Travail, car ils sont en chômage partiel", a précisé Muriel Pénicaud sur BFM Business.
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Ce dispositif, qui permet au salarié d'être indemnisé à hauteur de 70% du salaire brut et 84% du salaire net, concerne désormais 820 000 entreprises, soit plus de six sur dix. "C'est considérable, on n'a jamais fait ça dans notre pays", a-t-elle poursuivi. La ministre a ajouté que ces chiffres continuaient à augmenter "jour après jour", en pleine épidémie de coronavirus.
"On voit l'ampleur de la tâche pour le retour au travail"
La crise du Covid-19 a mis un coup d'arrêt à de nombreux secteurs professionnels, notamment l'hôtellerie-restauration, où neuf salariés sur dix sont au chômage partiel, et le BTP, où 93% des salariés sont également au chômage partiel, a détaillé Muriel Pénicaud. "On voit l'ampleur de la tâche pour le retour au travail dans le déconfinement (...) Plus la crise dure, plus les lendemains seront difficiles", a-t-elle ajouté, disant vouloir "travailler avec toutes les professions, les syndicats, pour que le travail puisse reprendre progressivement, en respectant pleinement les conditions de sécurité".
Quatre secteurs sont principalement touchés, selon le détail des données fournies par la Dares (Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle) : le commerce ; les activités de services spécialisés, scientifiques et techniques ; la construction ; l'hébergement et la restauration. Les petites et moyennes entreprises sont également particulièrement touchés, puisque "57% des salariés faisant l’objet d’une demande d’activité partielle travaillent dans des établissements de moins de 50 salariés", précise la Dares.
Pour Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, interviewé dans Le Figaro, "le dispositif de chômage partiel ne devra pas être arrêté du jour au lendemain et la politique de soutien à l'emploi devra être maintenue bien après le début du déconfinement". "Le risque est en effet grand que les entreprises les plus en difficulté, notamment dans le secteur des bars, hôtels et restaurants aujourd'hui totalement à l'arrêt, suppriment des emplois", estime-t-il. Selon Philippe Martinez, patron de la CGT, interrogé par franceinfo, il faut purement et simplement "interdire tout licenciement".
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