Cet article date de plus de quatre ans.

Coronavirus : les footballeurs professionnels au chômage partiel, un dispositif discutable mais assumé par l'Etat

Alors que les championnats de football de Ligue 1 et de Ligue 2 se sont arrêtés mi-mars en France, certains clubs ont décidé de mettre leurs joueurs au chômage partiel. Ce recours à l’argent public est contesté, mais bien légal.

Article rédigé par Amaia Cazenave
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Neymar et Kylian Mbappé, le 1er février 2020 au Parc des princes. (MARTIN BUREAU / AFP)

Depuis le début du confinement, le gouvernement a généralisé le chômage partiel à tous les secteurs d’activité et donc au foot professionnel. Certains clubs de football, comme le PSG, les Girondins de Bordeaux, l'Olympique Lyonnais, l'Olympique de Marseille, l'OGC Nice, Monpellier ou le Stade de Reims, ont mis leurs salariés, et donc leurs joueurs, au chômage partiel.

>> Coronavirus : suivez les dernières informations sur le Covid-19 dans notre direct

Depuis l’arrêt des championnats, les clubs n’ont plus aucune rentrée d’argent. Plus de recette de billetterie. Canal +, l'un des diffuseurs, refuse de verser les droits TV, et certains sont même lâchés par leurs partenaires. Le recours au chômage partiel leur est donc indispensable, selon eux, pour ne pas sombrer.

Concrètement, le club indemnise ses salariés à hauteur de 70% de leur rémunération brute. Puis l'État – via l’assurance chômage - le rembourse mais pas dans sa totalité : dans la limite de 4,5 Smic. "Sur le salaire de Neymar, il est évident qu'il est tellement élevé que le plafond de 4 800 euros payé par l'Etat ne compense absolument pas la perte de salaire du joueur dans le cadre du chômage partiel", affirme Jean-François Brocard, enseignant à l’Université de Limoges. Selon lui, "il y a malgré tout quelques avantages qui sont offerts au club et donc payés par le contribuable."

Le foot en profite un petit peu, c'est certainement pas très éthique.

Jean-François Brocard

à franceinfo

Discutable donc, mais le gouvernement assume ce dispositif. "La question est d'avoir une règle générale, explique sa porte-parole Sibeth Ndiaye, parce que si vous commencez en disant 'il ne faut pas que ce soit les joueurs de foot', demain on dira 'il ne faut pas que telle ou telle catégorie d'entreprise', parce qu'à l'intérieur de cette entreprise vous avez des salaires qui sont mirobolants, et donc vous faites une sélection." 
En Ligue 1, le salaire médian d’un joueur est de 35 000 euros par mois.

Les salaires des footballeurs professionnels en question pendant le confinement : écoutez le reportage d'Amaia Cazenave

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.