Coronavirus : "Nous demandons en urgence des moyens et que les équipes soient renforcées dans les Samu", réclame l'Association des médecins urgentistes
Sur franceinfo samedi, Christophe Prudhomme, médecin et porte-parole de l'association des médecins urgentistes français, rappelle que la ministre a demandé aux citoyens d'appeler le 15 en cas de doute, et que ce dernier n'a pas eu de moyens supplémentaires pour gérer l'afflux d'appels.
Christophe Prudhomme, médecin et porte-parole de l'association des médecins urgentistes français, réclame samedi 25 janvier sur franceinfo "en urgence" le déblocage de moyens et que "les équipes soient immédiatement renforcées dans les Samu". Cela permettrait de faire face au "nombre d'appel très conséquents" de personnes craignant d'avoir été infectées par le coronavirus, explique le médecin.
"C'est déraisonnable"
Il rappelle qu'Agnès Buzyn, "en direct hier soir sur toutes les chaînes a demandé aux gens d'appeler le 15, sans que l'on nous ait donné les moyens supplémentaires. (…) Nous n'avons aucun moyen supplémentaire pour pouvoir gérer cet afflux d'appel". "C'est déraisonnable", déplore-t-il.
"Ce sont des appels qui prennent beaucoup de temps, poursuit-il, parce que les gens sont inquiets, donc il faut leur expliquer, il faut les interroger, les rassurer. (…) J'ai reçu un appel d'une personne qui arrivait d'Abidjan [en Côte d'Ivoire] et qui avait croisé dans l'aéroport un groupe de Chinois et qui était inquiet, ce qui est complétement déraisonnable."
Nous sommes en pleine épidémie de grippe, il ne faut pas que tous les gens qui ont des signes tout à fait classiques d'une épidémie de grippe s'inquiètent outre-mesure.
Christophe Prudhommeà franceinfo
Cette surcharge de travail intervient alors que l'hôpital public est en "en pleine épidémie de grippe aux limites de la rupture, dans un contexte social difficile", rappelle le médecin urgentiste. "Cela veut dire qu'il y a des gens qui vont passer à travers les mailles du filet parce que nous ne sommes pas en nombre suffisant pour pouvoir gérer cette situation de crise", s'inquiète le porte-parole.
Christophe Prudhomme pose la question : "Est-ce qu'il ne faut pas prendre d'autres mesures, lors de l'accueil des avions qui viennent de Chine directement à l'aéroport pour pouvoir donner des informations et détecter les patients, plutôt que les laisser partir dans la nature et ensuite ils appellent le centre 15 ?" Il propose aussi de "multiplier les sources d'information, pour éviter que la seule ressource soient les centres 15".
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