Cet article date de plus de quatre ans.

Coronavirus : "On n'est pas de la chair à canon", s'indigne le président de la Fédération des médecins de France face à la pénurie de masques

Atteint lui-même du coronavirus après un contact avec un patient, le docteur Jean-Paul Hamon appelle d'ores et déjà le gouvernement à tirer les leçons de cette crise sanitaire sans précédent.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, le 16 octobre 2019 dans une manifestation contre la réforme des retraites. (GEORGES GONON-GUILLERMAS / HANS LUCAS / AFP)

"Nous les médecins, on n'est pas de la chair à canon !" Le président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, exprime son ras-le-bol haut et fort dans Le Parisien, jeudi 19 mars. Il fustige la pénurie de masques de protection face à l'épidémie de coronavirus. "La pharmacie qui fournit son cabinet vient de recevoir deux paquets de cinquante. Mais surprise, ce ne sont pas des FFP2, les fameux à la forme de canard, équipés d'un système de filtration", précise le quotidien. Il s'agit de simples masques chirurgicaux. "Il faut le dire, ce sont des passoires !" s'indigne Jean-Paul Hamon.

>> Suivez la situation en direct avec franceinfo

Selon lui, pour équiper tous les soignants, il faudrait que la France produise un million de masques FFP2 par jour. Le ministère des Armées a décidé de livrer cinq millions de masques chirurgicaux au ministère des Solidarités et de la Santé. Jeudi, le ministre de la Santé a confirmé un réassort lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Il a également dressé un bilan des jours passés : près de trente millions de masques de protection ont été déstockés et livrés depuis trois jours au personnel de santé. Mais Olivier Véran appelle les Français à utiliser ces protections avec parcimonie. "Celles et ceux qui ne se voient pas recommander l'utilisation des masques ne doivent pas en porter."

Quoi qu'il arrive, pour Jean-Paul Hamon, il faudra tirer les leçons de cette crise.  "L'administration devra rendre des comptes ! Je veux une commission d'enquête pour savoir comment on a pu laisser la France sans protection", annonce-t-il. "J'espère que le gouvernement aura compris l'importance d'avoir un système de santé qui fonctionne. Je l'espère vraiment", répète le docteur de 73 ans, lui-même atteint du coronavirus et donc placé en quarantaine. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.