Couvre-feu à 18 heures dans l'Allier : "C'est une mesure à laquelle on s'attendait", confie le président du conseil départemental
Claude Riboulet estime sur franceinfo que le gouvernement doit mettre en place "un plan de vaccination spécifique" pour son département, "un plan plus ambitieux qui aille plus vite et qui concerne plus de personnes."
"C'est une mesure à laquelle on s'attendait", réagit samedi 9 janvier sur franceinfo le président du conseil départemental de l'Allier, où le couvre-feu sera avancé dimanche à 18 heures au lieu de 20 heures, pour lutter contre la propagation du Covid-19. Claude Riboulet affirme avoir "beaucoup de doutes sur cette mesure parce qu'on est dans un territoire rural". Maintenant, il réclame des mesures spécifiques au gouvernement. "Cette réponse, c'est un plan de vaccination spécifique pour le département de l'Allier. Un plan plus ambitieux qui aille plus vite et qui concerne plus de personnes", ajoute-t-il.
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franceinfo : Est-ce que vous comprenez la décision du gouvernement ?
Claude Riboulet : C'est une mesure à laquelle on s'attendait puisque la semaine dernière, on était déjà dans la pré-liste. On y avait échappé, notamment parce que la semaine dernière, notre taux d'incidence concernait principalement des personnes de plus de 65 ans ou personnes en Ehpad testées positives au Covid-19, et que tout le monde comprend que dans une maison de retraite, entre 18 heures et 20 heures, ça ne change pas grand-chose. Il y a beaucoup de doutes sur cette mesure parce qu'on est dans un territoire rural et qu'effectivement, on s'interroge pour savoir si entre 18 heures et 20 heures, ça va avoir un effet significatif. C'est comme ça. Notre taux d'incidence n'est pas bon cette semaine, il est à 241, donc on sait qu'on y passe. Maintenant, il faut avoir d'autres réponses et d'autres solutions qui soient adaptées et différenciées pour un département comme le nôtre comme pour tous ceux qui sont passés à 18 heures.
Quelles propositions avez-vous faites ?
La vaccination, tout simplement, puisque le gouvernement a décidé de différencier le couvre-feu pour les départements dès lors que les résultats ne sont pas bons. Donc, il faut une réponse, la meilleure possible qui soit pour améliorer la situation sanitaire. Cette réponse, c'est la vaccination. Ce que je demande, c'est un plan de vaccination spécifique pour le département de l'Allier. Un plan plus ambitieux qui aille plus vite et qui concerne plus de personnes. Exemple simple : nos pompiers, nos aides à domicile pour les personnes âgées, nos professionnels de santé libéraux, pas simplement à partir de 50 ans, tous ceux qui le souhaitent.
"Le conseil départemental est prêt à contribuer à cette vaccination renforcée."
Claude Riboulet, président du conseil départemental de l'Allierà franceinfo
Nous avons, dans nos services, des médecins de protection maternelle et infantile, des infirmières de protection maternelle et infantile que l'on peut mobiliser avec l'ARS pour renforcer la vaccination pourvu qu'il y ait assez de doses. C'est ce que nous demandons. Il y a des circonstances spécifiques qui déclenchent un couvre-feu à 18 heures, il faut par conséquent un plan de vaccination spécifique.
On sent qu'il y a une certaine frilosité dans la population au sujet des vaccins. Vous qui rencontrez les habitants de l'Allier régulièrement, comment réagissent-ils ?
Je crois qu'il faut juste qu'on arrête de focaliser sur un tiers qui sont réticents à la vaccination. Il y en a deux tiers qui attendent, ça fait une large majorité. Je dis simplement : occupons-nous ceux qui ont envie de se faire vacciner, qui pensent que quand bien même il pourrait y avoir quelques petits effets secondaires, c'est moins pire que d'attraper le Covid-19 sous une forme grave. Il y a des Françaises, des Français qui attendent de pouvoir se faire vacciner. C'est à eux qu'il faut apporter une réponse. On a la chance d'avoir eu un vaccin en moins d'un an, c'est extraordinaire dans l'histoire de la science et de la médecine, profitons-en, accélérons la production et la diffusion.
Avez-vous été concerté par le gouvernement ?
Oui, ça a été fait. Il faut dire les choses clairement. Madame la préfète de l'Allier nous a réunis dans une audio conférence, vendredi à 17 heures, où il y avait les parlementaires du département, les présidents des intercommunalités, président de l'Association des maires et des maires ruraux. Mais concertation ne veut pas dire consensus, c'est-à-dire que tous les élus s'expriment, que la préfète fait son travail et fait remonter au gouvernement qui décide. C'est le gouvernement qui tient ou ne tient pas compte de ce qu'on a pu dire, mais la concertation, elle, a eu lieu. Ce qui compte maintenant, c'est de travailler avec l'ARS.
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