Couvre-feu à 18 heures : "Un gros coup de déprime"
Le couvre-feu à 18 heures sera instauré à partir de samedi partout en France, pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Une mesure qui a du mal à passer partout, comme devant ce bar parisien où l'on sert encore en extérieur.
La mesure était attendue et redoutée : le couvre-feu à 18 heures généralisé. Objectif : "réduire encore davantage les contacts sociaux sur les heures de fin de journée" pour lutter contre la propagation du Covid-19, a précisé jeudi 14 janvier le Premier ministre Jean Castex lors d'une conférence de presse.
Selon le patron de La République en marche, Stanislas Guérini, il faut "contrer l'effet apéro", avec ces bistrots ouverts pour de la vente à emporter. Ils permettent jusqu'ici de partager un verre et de retrouver un semblant de vie normale, comme franceinfo a pu le constater jeudi soir à Paris, Place de la Contrescarpe. Sous la pluie, une file d'attente s'est formée devant un bar où l'on sert de la bière. À l'intérieur, les gérants viennent d'apprendre la nouvelle : "On est triste, car on vient de reprendre l'activité il y a juste une semaine. Se retrouver à 18 heures à la maison, c'est trop dur, expliquent-ils. Un gros coup de déprime, mais c'est ce qu'il faut pour que cette crise sanitaire s'éteigne", se résignent-ils. En voyant la mine dépitée des serveurs, les clients commencent à comprendre : "Sérieux ? Eh bien deux punch !" commande l'un d'eux, comme pour se consoler.
"Le 18 heures fait mal, c'est métro-boulot-dodo"
Il y a plus d'une centaine de personnes maintenant sur la Place, beaucoup d'étudiants, comme Manon et Lucile et leurs amies. Elles ont la vingtaine : "On est un groupe de six. On sort tous de partiel. On avait besoin de se retrouver dans un contexte plus festif. Et puis il faut en profiter car cela ne va pas durer." Lucile ajoute : "On se disait pourquoi pas faire un brunch alcoolisé ce week-end. C'est triste. Avec le couvre-feu à 18 heures, on se retrouve à midi et on passe l'après-midi ensemble."
Pour ceux qui travaillent et qui sortent après 18 heures, il y a de quoi faire la grimace. Grégoire a 30 ans : "Oui, le 18 heures fait mal. C'est métro-boulot-dodo." La mesure n'est pas toujours comprise : "Je ne comprends pas ce que cela apporte de sortir deux heures plus tôt." Un peu plus loin, Sophie, 50 ans et un verre de vin rouge à la main, se prépare a enfreindre la règle : "Soit je commence plus tôt, soit j'y vais tout de même. J'en ai marre. Je ne vais pas être chez moi à 18 heures", affirme-t-elle. Les contrôles de police, les amendes ? Tant pis, dit-elle, elle en a déjà pris quelques-unes depuis le début de la crise.
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