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Covid-19 : 60% des patients admis en réanimation sont atteints de Covid long, selon une étude

Sur un millier de patients suivis depuis leur hospitalisation, un peu plus de la moitié souffraient toujours d'au moins un symptôme six mois après l'infection.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Un patient infecté par le Covid-19 pris en charge par le service de réanimation d'un hôpital à Vannes (Morbihan), en avril 2021. Photo d'illustration. (LOIC VENANCE / AFP)

Une étude menée par l'Inserm, publiée lundi 10 mai dans la revue Clinical Microbiology and Infection (lien vers l'étude en anglais), révèle que le Covid long touche 60% des patients hospitalisés. Les patients les plus touchés par ces symptômes longs sont ceux qui ont été admis en réanimation : plus la maladie a frappé fort et plus les symptômes risquent de persister des mois après l'infection au Covid-19.

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Sur les 1 137 personnes suivies depuis leur hospitalisation pour le Covid-19 lors de la première vague de l'épidémie, 60% des patients souffraient toujours d'au moins un symptôme six mois après l'infection, et un quart d'entre eux souffrait d'au moins trois symptômes : fatigue, essoufflement et douleurs musculaires ou articulaires sont les plus fréquents. La perte du goût ou de l'odorat arrivent en dernière position.

Un phénomène qui surprend les spécialistes

Les médecins ont dressé le portrait type du patient le plus affecté par ces symptômes longs : une femme, qui avait au moins trois symptômes au moment de son hospitalisation et qui a fait un passage en réanimation.

Ce phénomène du Covid long continue d'étonner le professeur Jade Ghosn, spécialiste en maladies infectieuses et qui a mené cette enquête pour l'Inserm. "On est assez surpris de la persistance de certains de ces symptômes, notamment dans une maladie virale qui n'est pas chronique", explique-t-il à franceinfo. "On a l'habitude d'avoir des symptômes qui persistent, par exemple dans des maladies virales chroniques comme l'infection au virus d'Epstein-Barr ou une infection au virus de l'hépatite C par exemple, mais qui sont des maladies où le virus continuent de se multiplier et qui s'installe de façon chronique", poursuit-il. 

"Là, l'éventail des séquelles est effectivement quelque chose qui n'était pas, à mon sens, attendu pour une maladie respiratoire virale aigüe."

Jade Ghosn, spécialiste en maladies infectieuses

à franceinfo

Ces symptômes longs ont des conséquences pour ces patients, et pas seulement sur leur santé. Un tiers de ceux qui souffraient encore de symptômes six mois après l'infection n'ont pas pu retourner travailler.

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