Covid-19 : à un mois des fêtes de fin d'année, faut-il s'inquiéter de la hausse des cas ?
La résurgence d'un virus qu'on avait un peu oublié. L'agence Santé publique France (SPF) a constaté "une tendance à la hausse" des cas de suspicion de Covid-19 dans les interventions de SOS Médecins, ainsi qu'une hausse des taux de positivité des tests réalisés, dans son bulletin publié mercredi 22 novembre. Le nombre d'hospitalisations pour Covid-19 lors de la semaine du 13 au 19 novembre reste néanmoins très loin des sommets atteints ces dernières années (1 228, soit moins de 2% de l'ensemble des hospitalisations).
"Cette reprise était attendue, car on sait que pendant la période hivernale, les virus respiratoires – bronchiolite, grippe et Covid-19 – circulent de façon plus abondante", rappelle à franceinfo Bruno Lina, directeur du laboratoire de virologie du CHU de Lyon. Une circulation accrue qui s'explique à la fois par la physiologie du corps humain, qui fait que l'appareil respiratoire est plus fragile en hiver, mais aussi par le fait qu'à cette période, la promiscuité dans des espaces confinés et moins aérés augmente.
Une "épidémie significative" mais des virus moins dangereux
Néanmoins, il n'existe pas, à ce jour, de raison de s'inquiéter, rassure le virologue. "Les virus qui circulent sont des descendants du variant Omicron, qui ne présentent pas le degré de dangerosité des virus pré-Omicron : ils donnent moins d'infections graves, en particulier chez les personnes peu fragiles", souligne Bruno Lina. Ainsi, le variant JN.1, qui remplace progressivement le variant BG.5 en France, "ne présente pas des caractéristiques de transmission ou d'infectiosité qui en feraient un virus capable de provoquer une vague épidémique comparable aux grandes vagues que l'on a connues les années précédentes".
Avec les regroupements familiaux induits par les fêtes de fin d'année, le virologue estime qu'une "épidémie significative" est probable, mais que cette dernière ne devrait pas "impacter de façon massive le système de santé". En revanche, elle devrait, comme les précédentes, provoquer des "formes graves chez les plus fragiles non vaccinés".
A cet égard, le virologue estime que le taux de couverture vaccinale des plus fragiles "n'est pas satisfaisant". La campagne de vaccination lancée début octobre par le gouvernement a en effet connu un succès tout relatif, puisqu'au 19 novembre, moins de 20% des plus de 65 ans avaient reçu une dose de rappel, selon SPF. "En ne se vaccinant pas, les plus fragiles prennent un risque", rappelle Bruno Lina, qui conseille à tous les plus de 60 ans, aux femmes enceintes, aux personnes immunodéprimées ainsi qu'à celles qui souffrent d'une maladie chronique d'obtenir une dose de rappel. Et ce, même lorsqu'on se pense "en bonne santé".
Les consignes officielles ne changent pas
De leur côté, les autorités de santé n'ont pas modifié les protocoles en vigueur avec la légère hausse des cas. Depuis le 1er février, l'isolement systématique pour les personnes testées positives n'est plus obligatoire. Ces dernières sont néanmoins "fortement" invitées à "s'isoler", à "éviter le contact avec les personnes fragiles" et à "maintenir le respect des gestes barrières", détaille le site service-public.fr. Si le besoin s'en fait sentir, elles peuvent obtenir un arrêt de travail, mais le dispositif dérogatoire qui permettait de ne pas avoir de délai de carence a, lui aussi, été supprimé.
Il n'est pas nécessaire pour les cas contacts de s'isoler, mais ils sont invités à "porter un masque", à "éviter le contact avec les personnes fragiles et à risque" et à "réaliser un test de dépistage antigénique ou PCR en cas d'apparition de symptômes". Dans son dernier avis sur le sujet, fin août, le Haut Conseil de la santé publique, qui recommandait d'aligner les consignes ayant trait à la prévention et au traitement du Covid-19 sur celles relatives aux autres virus respiratoires, rappelait en outre que la vaccination était un moyen efficace de se prémunir contre les formes graves de la maladie. Interrogé par franceinfo sur la potentielle évolution de ces règles compte tenu de la légère reprise épidémique, le ministère de la Santé n'a pas répondu.
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