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Covid-19 : ce que l'on sait sur le "variant très rare" observé à Bordeaux

L'identification d'un cluster d'au moins 46 personnes dans le quartier Bacalan a poussé les autorités sanitaires à accélérer la vaccination dans la zone.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'entrée du mégacentre de vaccination contre le Covid-19, à Bordeaux (Gironde), le 18 mai 2021. (FABIEN PALLUEAU / NURPHOTO / AFP)

Le variant "n'est pas résistant à la vaccination", selon Benoît Elleboode, le directeur de l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine. Après la découverte d'un cluster de personnes positives à un variant "très rare" du Sars-CoV-2 identifié à Bordeaux (Gironde), les autorités de santé s'apprêtent à ouvrir la vaccination à tous les habitants majeurs du quartier Bacalan et des zones limitrophes. Franceinfo fait le point sur la situation.

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Des réunions de famille à l'origine du cluster

Pour l'instant, ce sont au moins 46 personnes qui ont été identifiées comme positives à un variant surveillé par les autorités sanitaires. Le cluster, repéré jeudi, a été rapidement pris en charge par les autorités. Le nombre de personnes contaminées pourrait augmenter car une importante campagne de dépistage massive a été lancée dans le quartier du Bacalan, dans le nord de Bordeaux. Les résultats de vendredi, première journée du dépistage massif, ne sont pas encore connus.

Les recherches réalisées par l'Assurance-maladie ont permis d'identifier "deux chaînes de transmissions reliées entre elles", a précisé Patrick Dehail, conseiller médical auprès du directeur de l'ARS, à France 3 Nouvelle-Aquitaine. Les contaminations se seraient produites lors de réunions de familles le 8 mai, rapporte France Bleu. Le virus se serait ensuite propagé à l'école Charles-Martin, où dix enfants ont été testés positifs. Par mesure de précaution, l'établissement a été fermé temporairement.

Un dérivé du variant B.1.1.7 identifié au Royaume-Uni

Le variant à l'origine de ces contaminations se nomme "VOC 20I/484Q". VOC pour "Variant of concern" en anglais, c'est-à-dire "variant préoccupant". Bien qu'il soit très peu répandu, il est surveillé car il s'agit d'un dérivé du variant B.1.1.7 identifié au Royaume-Uni et qu'il dispose d'une mutation supplémentaire (E484Q) soupçonnée de le rendre plus transmissible.

"Ce variant a été identifié par un séquençage au CHU de Bordeaux, et c'est en confirmation auprès du CNR de Lyon", a expliqué le professeur Patrick Dehail, à France 3 Nouvelle-Aquitaine. Le centre lyonnais doit désormais réaliser "une analyse plus détaillée du génome entier" de ce variant.

"Il s'agit d'un variant déjà identifié au niveau national mais très rare jusqu'à présent", précise Patrick Dehail. Il "n'avait été détecté que chez de rares cas sporadiques en Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est et Île-de-France. Toutefois, des clusters ont été récemment identifiés en Île-de-France et Nouvelle-Aquitaine", a précisé Santé publique France dans son dernier point sur les variants émergents. "A priori, il n'y avait encore jamais eu de cluster comme ça dans la population générale", note Patrick Dehail.

Un variant a priori pas plus dangereux

Les données sur la transmissibilité ou la dangerosité de ce variant manquent encore. Mais les autorités sanitaires se veulent rassurantes. Les personnes contaminées "sont plutôt des jeunes qui ne font pas de formes graves, qui ne sont pas hospitalisés", a expliqué Benoît Elleboode, le directeur de l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine, à franceinfo. "C'est plutôt rassurant. Ça donne des éléments qui indiquent que ce variant n'est pas résistant à la vaccination, puisque les personnes plus âgées, qui sont vaccinées à plus de 80% pour les plus de 65 ans et à plus de 50% pour les plus de 50 ans, ont l'air de ne pas avoir été contaminées par ce virus".

Une vaccination prochaine de tous les habitants majeurs du quartier

Pour endiguer la propagation de ce virus, les autorités sanitaires ont tout de même pris des mesures, avec un important dispositif de dépistage et la recherche de tous les cas contacts possibles. En parallèle, l'Agence régionale de la santé prépare avec le ministère de la Santé une campagne de vaccination express dans le quartier concerné. Celle-ci devrait débuter mardi ou mercredi, selon France 3. En tout, "15 000 doses de vaccin supplémentaires arriveront dans les trois semaines, avec 5 000 doses dès la semaine prochaine", a détaillé Benoît Elleboode à franceinfo, samedi.

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