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Covid-19 : "Il ne faut pas être fataliste, les chiffres s'améliorent", relève l'infectiologue Christian Rabaud

La vaccination est "un moyen de bloquer les chiffres de façon prolongée, à la différence des gestes barrières qui ne marchent que le temps où ils sont respectés", rappelle le professeur Rabaud.

Article rédigé par franceinfo
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Le professeur Christian Rabaud, infectiologue et président de la commission médicale d’établissements du CHRU de Nancy, le 4 janvier 2021. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

"Il ne faut pas être fataliste et considérer qu'il n'y a plus rien à faire", pour éviter une quatrième vague de Covid-19, a déclaré jeudi 5 août sur franceinfo le professeur Christian Rabaud, infectiologue et président de la commission médicale d’établissements du CHRU de Nancy. Dans plusieurs départements, les chiffres des contaminations "s'améliorent et il faut tout faire pour les aider à s'améliorer, il faut se vacciner", souligne l'infectiologue qui veut croire à un "début de bonne nouvelle". Il espère que cela se matérialisera par une baisse des hospitalisations d'ici trois semaines.

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franceinfo : Comment analysez-vous la baisse des contaminations constatée dans certains départements ? Il faut y voir un infléchissement de l'épidémie ?

Christian Rabaud : Je ne sais pas si ces chiffres vont se confirmer au cours du temps, mais ils apparaissent comme un début de bonne nouvelle. Ils montrent effectivement que les Pyrénées-Orientales en particulier, qui étaient les plus touchés sur le territoire métropolitain, connaissent aujourd'hui une vraie baisse du nombre de nouveaux cas. Ceci peut s'expliquer par plusieurs choses : à la fois l'efficacité de la vaccination, qui a connu un réel boost depuis la mi-juillet, le fait que la population est quand même bien au fait de la gravité de la Covid et de ce qu'on peut faire pour lutter contre, avec reprise un petit peu de gestes barrières. L'ensemble semble porter ses fruits et laisse entendre qu'on dispose encore d'un petit peu de temps avant d'être dans une situation potentiellement plus complexe qui pourrait être majorée par la circulation du virus à la rentrée. Et donc, ce temps doit continuer à être mis à profit pour continuer à vacciner, vacciner, on sait que ça marche.

"On voit que ça marche et vraiment, il faut entraîner les derniers hésitants."

Pr Christian Rabaud, infectiologue

à franceinfo

C'est le rôle des professionnels de santé, mais de tout un chacun, quand son voisin hésite il ne faut pas hésiter à l'envoyer vers le médecin et le convaincre d'aller prendre un avis et d'aller vers cette vaccination qui est notre planche de salut collective.

Cette amélioration est-elle durable ou les chiffres vont repartir à la hausse ?

Pas forcément. Tout va dépendre de la vaccination qui est pour nous un moyen de bloquer les chiffres de façon prolongée, à la différence des gestes barrières qui ne marchent que le temps où ils sont respectés. Et on voit la difficulté qu'on a à maintenir ce respect au cours du temps.

Comment expliquer que les hospitalisations augmentent alors que les contaminations semblent s'infléchir ?

C'est exactement ce que l'on a connu lors de la première, la deuxième, la troisième vague, il y a toujours ce décalage. Quand on a mis en place le premier confinement en mars 2020, rapidement l'incidence en ville a diminué, mais l'impact sur l'hôpital n'a été observé que 15 jours-3 semaines après. Les gens qui sont contaminés aujourd'hui vont tomber malade et potentiellement gravement malades dans 15 jours ou 3 semaines. Cette pression hospitalière devrait se stabiliser avant la fin du mois d'août dans une situation qui nous permettrait de rester entre 2 000 et 3 000 lits de réanimation, ce qui est déjà un effort très important pour un hôpital en plein été. Cela permettrait de ne pas être dans une situation de saturation et de catastrophe comme on l'a connu. Il ne faut pas être fataliste et considérer qu'il n'y a plus rien à faire. Au contraire, les chiffres s'améliorent et il faut tout faire pour les aider à s'améliorer. Je le redis : il faut se vacciner.

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