Covid-19 : Le service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon vit déjà la deuxième vague
L’hôpital est de nouveau en première ligne sur le front de lutte contre le Covid-19. De nouvelles mesures de restriction vont être annoncées lundi pour la troisième ville de France. À Lyon, le taux d’incidence est quatre fois supérieur à la "cote d'alerte".
"On en est plus qu’au frémissement puisque notre service est quasiment plein depuis 15 jours. Pour la plupart [les malades sont ] très âgés, fatigués, sous oxygène" indique Christine Arcuset cadre de l’établissement. Elle est aux petits soins pour son équipe. En étant sur le pont, elle sait qu’elle peut potentiellement être infectée par le coronavirus : "J’ai été testée la semaine dernière parce que mon neveu était positif. Le personnel paramédical ne s’arrête pas. On est arrêté quand il y a des symptômes qui nous empêchent de travailler. Sinon on travaille avec un masque et on continue."
Les vacances semblent loin pour le personnel
Anne-Laure Raby, infirmière, est tout juste remise de la crise du printemps : "Avec un peu de recul la première vague a été une période assez éprouvante, j'étais fatiguée par cette première expérience. Et pour la deuxième vague j’ai été un peu surprise à mon retour de vacances de retrouver un secteur entièrement Covid-19. Là, on est fatigués mais on est quand même plus armés parce que l’on sait ce qu’il faut faire." En réanimation, les impressions sont les mêmes estime Jean-Christophe Richard chef du service réanimation : "La courbe d’augmentation du nombre de cas en réanimation ici en septembre est strictement similaire à celle qu’on avait observée en mars."
Ce que tout le monde redoute est en train d’arriver
Jean-Christophe Richard, chef du service réanimationà franceinfo
"On est obligé d’envisager de réorganiser l’hôpital pour s’adapter à ça", explique-t-il. Avec 32 patients en réanimation ce week-end pour 139 lits, les hôpitaux de Lyon n’affichent pas encore complet. Ils peuvent passer à 199 lits. Le tout est de prendre la décision au bon moment selon le directeur général Raymond le Moign. "C’est ce que nous avons fait au mois de mars dernier. Prendre une décision nationale d’arrêt de l’activité programmée. Cette décision là, nous ne pouvons pas la répéter. Nous avons pris trop de risques en terme de continuité des soins pour les patients non Covid-19." Le directeur est soucieux : en seulement deux semaines, le nombre d’appels au SAMU liés au Coronavirus a quintuplé à Lyon.
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