Covid-19 : Loïc Dombreval, député LREM et vétérinaire, réclame la fermeture de quatre élevages français de visons et pointe "un véritable danger"
Si le vison est particulièrement dangereux dans la transmission du virus, affirme l'élu des Alpes-Maritimes, c'est parce que "c'est un animal comme le furet qui a quasiment exactement les mêmes récepteurs à coronavirus que nous".
"Les virus se multiplient dans les cellules du vison, mutent, ressortent, et infectent l'homme, c'est un véritable danger", alerte, vendredi 6 novembre sur franceinfo le député (LREM) des Alpes-Maritimes, Loïc Dombreval, également vétérinaire.
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Il appelle la France à fermer les quatre élevages présents sur son sol, alors que le Danemark a relevé 214 contaminations humaines liées au vison, et ordonné l'abattage de millions de ces animaux élevés pour leur fourrure. "C'est particulièrement inquiétant", prévient le vétérinaire, tout en indiquant qu'il n'y a "pas de cas avérés de coronavirus aujourd'hui dans les quatre élevages français".
Un risque pour la recherche d'un vaccin
Si le vison est particulièrement dangereux dans la transmission du virus, c'est parce que "c'est un animal comme le furet qui a quasiment exactement les mêmes récepteurs à coronavirus que nous", explique Loïc Dombreval. Ainsi, poursuit-il, "la transmission d'un virus comme le Covid-19 du vison à l'homme et de l'homme au vison se fait de façon extrêmement simple".
Il faut interdire sans tarder l’élevage de visons en France. Les Pays-Bas qui ont prévu d’interdire l’élevage de visons pour leur fourrure en 2024 sont en train d’abattre massivement des milliers de visons à cause des risques potentiels de transmission du covid-19 au personnel. pic.twitter.com/9BtUrLu33F
— Loïc Dombreval (@LoicDombreval) June 11, 2020
Outre le risque de contaminer plus de personnes via les éleveurs et les personnes qui travaillent en lien avec eux, les visons pourraient rendre la découverte d'un vaccin beaucoup plus difficile. Comme l'explique Loïc Dombreval, au Danemark, un éleveur de vison a été contaminé par une version mutée du Covid-19 "et qui semble ne plus correspondre aux anticorps du début de protocoles vaccinaux ou de vaccins potentiels qui avaient été imaginés pour lutter contre le Covid-19".
Nommer des vétérinaires au Conseil scientifique
Au delà du cas spécifique des visons, le député LREM des Alpes-Maritimes estime que les vétérinaires devraient être davantage impliqués dans la gestion de la crise sanitaire du Covid-19. L'élu a même envoyé une lettre sur ce sujet au président de la République "L'équipe du Conseil scientifique n'est pas complète, il faut qu'elle soit enrichie de vétérinaires", a-t-il plaidé ce vendredi sur franceinfo.
Le Covid-19 est une maladie qui provient de l'animal, les vétérinaires ont découvert les coronavirus bien avant que le Covid-19 n'arrive.
Loïc Dombreval, député LREMà franceinfo
"Les vétérinaires connaissent parfaitement l'approche qui consiste à vacciner des populations entières d'animaux, ce qui consiste à traiter et à prévenir des épidémies", ajoute Loïc Dombreval. Il affirme que "les Italiens, les Allemands et les Chinois ont à leur tête de leur 'conseil scientifique' un vétérinaire".
Le député LREM des Alpes-Maritimes relève que "75% des maladies émergentes chez l'homme viennent des animaux", et regrette que "les médecins et les vétérinaires ne se parlent quasiment pas". Loïc Dombreval estime que l'apport d'un vétérinaire à la gestion sanitaire d'une telle crise pourrait être "extrêmement enrichissant" : un spécialiste des animaux "apporterait une autre vision, avec la connaissance intime que les vétérinaires ont des coronavirus, notamment, et leur expression chez l'animal", ainsi, ajoute-t-il, que "les transmissions entre l'animal et l'homme, ce qu'on appelle des zoonoses".
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