Fêtes de mariage interdites pour cause de Covid-19 : "On est au chômage technique, c'est tragique", peste un vidéaste
Selon le vidéaste de mariage Ivan Chaslot, pour son secteur c'est la double peine : pas d'événement, et il faut en plus rembourser l'acompte des clients.
"On est au chômage technique, on ne peut plus rien faire, et c'est tragique", peste jeudi 15 octobre sur franceinfo Ivan Chaslot, vidéaste de mariage, après l'annonce le même jour par le Premier ministre Jean Castex que tous les mariages étaient interdits sur tout le territoire, placé en état d'urgence sanitaire à cause du Covid-19.
Un chiffre d'affaire de -80%
"Moi j'ai 20 000 euros de matériel, je fais partie des rares professionnels qui ont décidé de se donner un fonds et j'ai réinvesti 3 000 euros de matériel à la sortie du confinement et là, les prestations pour le mois d'octobre s'évaporent les unes après les autres", raconte Ivan Chaslot, qui explique qu'en juin, il était à -80% de chiffre d'affaires. "J'ai eu deux annulations rien qu'aujourd'hui, en une journée, donc c'est catastrophique", dit le vidéaste, qui regrette que "pour l'hiver, ça se casse complètement la figure", puisque, ajoute-t-il, "beaucoup de gens ne savent pas vers quoi on se dirige". Ivan Chaslot assure que "non seulement [il] ne gagne plus de sous", mais qu'en plus il arrive que "certains clients veuillent se faire rembourser [leur acompte] et il y a des cas où il faut négocier avec les gens".
On se retrouve avec une double peine : Non seulement le client ne peut pas faire sa fête mais en plus il nous demande de rembourser l'acompte, et là on a un vrai problème parce que nous on vit grâce aux acomptes
Alexis Nessim Maruani, président de l'association des professionnels de mariage de Parifranceinfo
"On se retrouve avec une double peine", appuie sur franceinfo Alexis Nessim Maruani, président de l'association des professionnels de mariage de Paris. "Non seulement le client ne peut pas faire sa fête", poursuit-il, "Mais en plus il nous demande de rembourser l'acompte, et là on a un vrai problème parce que nous on vit grâce aux acomptes, on a un fonds de trésorerie grâce à ça, on fait des roulements avec ça." S'il remercie le gouvernement et reconnaît que les PGE (prêt garanti par l'Etat) leur donnent "un peu d'espoir", Alexis Nessim Maruani déplore être "le seul secteur en France où l'on se doit de rembourser, parce que nos clients ne veulent plus de reports. Ils ont déjà reporté une fois, deux fois, trois fois, à un moment c'est bon il faut arrêter de reporter".
Le président de l'association des professionnels de mariage de Paris assure que s'ils ne remboursent pas, ils passent "pour des salopards auprès du public et avec les réseaux sociaux c'est très facile aujourd'hui". Alexis Nessim Maruani explique également avoir "monté une association pour dire "stop on remboursera plus", et demande que l'Etat "donne une ambulance à l'évènementiel".
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