Déconfinement : l'Association des maires de France appelle à la concertation, "nous ne sommes pas des exécutants"
"Les maires ne sont pas dans une situation de faire la quête auprès de l'Etat. Simplement ce n'est pas l'un qui décide et le maire qui paie, ce n'est pas possible.", prévient Agnès Le Brun, porte-parole de l'AMF.
L'Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité publie, mardi 21 avril, une série de "mesures comprises de tous et acceptables par tous", un ensemble de préconisations notamment pour les écoles, les masques, les services publics, les élections, à l'approche du déconfinement. Pour la porte-parole de l'AMF, Agnès Le Brun, "la concertation est arrivée un peu postérieurement à la décision". "Nous ne sommes pas des exécutants", estime la maire de Morlaix sur franceinfo.
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franceinfo : Pour vous, lors du déconfinement, il faudra respecter les spécificités des communes ?
Agnès Le Brun : Il faut un cadre national, bien sûr et, par contre, une différenciation territoriale, parce que les spécificités territoriales amènent des adaptations nécessaires. Ce qui vaut à un endroit ne vaut pas à un autre. Par exemple, pour ce qui est des écoles, la reprise le 11 mai n'aura pas du tout la même allure ni la même réorganisation, dans une école rurale, par exemple, où avec une classe unique, on peut réorganiser dans une salle des fêtes avec des mesures barrières, que dans un milieu où la densité du public scolaire est bien plus fort.
Les pistes qui sont évoquées par Jean-Michel Blanquer avec un retour progressif sur trois semaines vous paraissent-elles appropriées ? Est-ce que vous souhaitez qu'on précise les précautions sanitaires en plus du calendrier ?
Les précisions, évidemment, sont utiles mais aussi nécessaires, parce que la liste de questions est beaucoup plus longue que la liste des réponses. Et encore une fois, on avance en marchant, on le comprend bien, mais les parents, comme les maires, comme les agents municipaux, sont en attente d'une explication beaucoup plus claire et notamment sur des aspects très concrets. Comment organiser la salle de restauration scolaire ? Comment organiser la salle de sieste ? Comment est réparti le temps du périscolaire et le temps scolaire ?
Aujourd'hui, à Morlaix vous seriez prêts pour une reprise de l'école à compter du 11 mai ?
Il nous manque encore beaucoup d'éléments pour pouvoir le dire. Il faut que nous puissions évaluer le volume de gel hydroalcoolique, le volume de masques dont nous aurions besoin. Et puis, il faut évidemment aussi interpeller les instances partenaires, ce que l'on appelle le comité hygiène et sécurité, pour travailler ensemble. Les maires ne sont jamais opposés à rien et sont toujours en première ligne. Ils sont là pour relancer aussi la machine économique, pour être vraiment au service de leur population, pour la protéger, pour l'informer, pour la soutenir, mais, encore une fois, pas en bout de chaîne.
Financièrement, vous souhaitez une aide de l'Etat, notamment pour l'achat des masques ?
Les maires ne sont pas dans une situation de faire la quête auprès de l'Etat. Simplement ce n'est pas l'un qui décide et le maire qui paie, ce n'est pas possible. On ne peut pas fonctionner comme ça. Pour la distribution, par exemple, nous pourrons être au rendez-vous puisque nous sommes toujours en première ligne. En revanche, pour le financement du volume, notamment du matériel, que ce soit gel hydroalcoolique, charlottes ou surblouses, il est absolument nécessaire que l'Etat nous dise vers quelle direction il souhaite s'engager, et de quelle façon il souhaite financer la direction qu'il souhaite prendre.
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