''Ça crée des tensions dans tous les sens...'' : dans le 15e arrondissement de Paris, les gestes barrières de moins en moins appliqués
Si globalement les indicateurs sont positifs, le président du Conseil scientifique estime que les Français ne respectent plus suffisamment les gestes barrières contre le coronavirus. franceinfo l'a constaté jeudi dans le 15e arrondissement de Paris.
Dans cette rue du 15e arrondissement de Paris, très peu de masques recouvrent les visages des passants. ''On est optimistes, la vague est passée !'', veut croire Giovanni, qui sort de chez le primeur sans protection contre le coronavirus. Il le portait pourtant au début : ''Bien sûr que je le portais, je travaille dans la restauration, alors je suis obligé de l'avoir... Mais dès que je peux, je cherche à l'éviter."
Si globalement les indicateurs sont positifs, le président du Conseil scientifique estime que les Français ne respectent plus suffisamment les gestes barrières contre le coronavirus. Avec, en creux, le risque d'une deuxième vague épidémique. Pour prendre les transports en commun, impossible pourtant de se passer de masque. Aziz est bien masqué devant son arrêt de bus, mais le jeune homme avoue céder de nouveau aux bisous.
On a quand même passé trois mois confinés et cela fait plaisir de revoir ses proches et faire la bise. On s'est dit que ça ne faisait pas de mal.
Azizà franceinfo
Un relâchement dans l'application des gestes barrières qui s'observe aussi dans les commerces. Greg, coiffeur depuis cinq ans, porte bien le masque. Mais il est de plus en plus seul. ''Au départ, indique-t-il, on obligeait vraiment les clients à le mettre à table. Maintenant, il y certains client qui ne veulent vraiment pas le garder et on leur dit OK. Ils en ont marre en fait ! Notamment quand ils sont dans d'autres endroits que les transports en commun. Les gens veulent être plus libres...''
Le masque est pourtant toujours obligatoire. Là où cela pose aussi problème, c'est dans les bars et les restaurants. "Il y a un peu de relâchement : vous faites un tour en terrasse, vous verrez, plus personne n'a de masque'', explique ainsi Shakil, propriétaire d'une brasserie.
Au début, ça allait, mais maintenant les gens se braquent un petit peu. Pour aller aux toilettes, ils savent tous qu'il faut porter les masques : on a mis des affiches partout !
Shakilà franceinfo
''Les gens s'en fichent un petit peu, soupire-t-il. C'est compliqué d'aller vers eux, de tout le temps répéter la même chose. Quand les gens se braquent une fois, deux fois, au bout d'un moment, c'est assez gonflant. Donc les personnels aussi commencent à se braquer, à s'énerver. Ça crée des tensions dans tous les sens.'' Shakil envisage même de rendre le port du masque obligatoire pour TOUS les clients à l'intérieur, lui qui dit vouloir à tout prix éviter une seconde vague qui mettrait son commerce en péril.
Si les masques sont désormais disponibles en pharmacie, la demande a quelque peu reculé dans l'officine de Caroline : ''On a quand même régulièrement des gens qui viennent surtout par rapport aux transports, explique la pharmacienne. Il y a moins l'engouement qu'il y avait il y a encore quelques semaines. Là, c'est l'été et j'ai l'impression que les gens ont envie de penser à autre chose, alors qu'il faudrait quand même continuer à avoir cela en tête.'' Notamment pour ne pas avoir à reconfiner la population comme c'est le cas localement dans plusieurs pays européens.
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