"La mise en scène d'une concertation" : l'opposition vent debout contre les consultations du gouvernement
Les partis d'opposition sont de nouveau reçus par le Premier ministre vendredi, mais ils ne se sentent pas véritablement écoutés.
Avant les annonces d'Emmanuel Macron, la semaine prochaine, des mesures prises pour alléger les restrictions du confinement, le Premier ministre s'entretient en visioconférence vendredi 20 novembre avec les chefs de partis et de groupes parlementaires. Une énième réunion dite de "consultations", mais l'opposition dénonce désormais une supercherie.
Il faut dire que les rendez-vous se sont multipliés à Matignon ces derniers mois, avec Édouard Philippe, puis avec Jean Castex : confinement, déconfinement, couvre-feu, reconfinement, re-déconfinement… L’opposition a vite dénoncé un simulacre de consultation, à l’image de Marine Le Pen, le mois dernier : "On ne sait rien. Alors face à cela, il est sûr qu'il y a une forme d'agacement qui se fait entendre."
Unité... dans la contestation de ces réunions
Un agacement partagé à gauche par le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure : "Toutes ces réunions n'ont été que la mise en scène d'une concertation qui n'a jamais eu lieu. Ces réunions précèdent toujours une intervention du Premier ministre ou du chef de l'État, mais il n'en est jamais question entre nous. Donc nous ne savons jamais pourquoi nous sommes convoqués, puisque ne sont évoqués que les sujets qui sont déjà sur la place publique."
Jusqu'ici, ça a été au mieux le café du commerce, au pire une imposture.
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialisteà franceinfo
Un constat au vitriol, mais pour Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs Les Républicains, il y a une explication : c'est la verticalité du pouvoir. "Le gouvernement – et notamment le président de la République – gouverne seul. L'unité nationale, si on veut vraiment la créer, on ne peut pas la décréter. Il faut que le gouvernement puisse écouter les propositions que nous avons à faire."
Il s'agit de "posture politique", répond Matignon, pour qui l’opposition refuse de jouer la carte de l’unité. Une unité pourtant là, mais contre le gouvernement.
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