Déserts médicaux : SOS Médecins n'interviendra plus dans neuf communes des Bouches-du-Rhône, une "catastrophe" pour les habitants.
Malgré le Covid-19, la désertification médicale gagne du terrain en France. Dernier exemple en date dans les Bouches-du-Rhône : en raison du manque de praticiens disponibles, l'association SOS Médecins vient d'annoncer qu'elle n'interviendra plus dans un secteur autour d'Aix-en-Provence à partir du 1er mars prochain.
Dans la métropole d'Aix-Marseille-Provence, le village de Mimet et ses 4 600 habitants ne pourront plus appeler SOS Médecins à partir du 1er mars prochain, comme huit nouvelles autres communes des Bouches-du-Rhône où l'association cesse d'intervenir faute de praticiens disponibles.
C'est un coup dur pour Lucien, un habitant de Mimet âgé de 81 ans : "Je suis inquiet, car les gens de mon âge ont souvent besoin de secours de manière impromptue. On aurait plutôt besoin d'avoir des moyens étendus plutôt que restreints." André est du même avis. À 90 ans, cette disparition de SOS Médecins est pour lui "une catastrophe". "C'est dommage que ça disparaisse. Maintenant je vais essayer qu'il ne m'arrive rien du tout, lâche le nonagénaire dans un sourire. Au lieu de progresser, on régresse."
Les pompiers et le SAMU deviennent le seul recours
Mais si André préfère en rire, en vérité, la nouvelle est dure à encaisser. Dans son village comme aux alentours, il n'y plus assez de praticiens pour assurer le fonctionnement de l'association SOS Médecins. Une situation que redoute Hervé Habert, le pharmacien de la commune de Mimet : "La conséquence ça risque d'être la difficulté de trouver un médecin la nuit ou les jours fériés. Cela va créer un manque pour des gens qui ne peuvent pas se déplacer. On va faire appel à des structures qui ne sont prévues pour ça."
"On va devoir appeler le SAMU pour des choses qui ne le nécessitent pas forcément."
Hervé Habert, pharmacien à Mimetà franceinfo
Cette disparition de SOS Médecins suscite l'indignation du maire de Mimet, Georges Cristiani : "C'est une grosse colère parce qu'on est complètement bloqués dans un système où seuls les pompiers peuvent répondre. Mais c'est pas normal dans un pays qui se targue d'avoir le système de santé le meilleur du monde."
Les maires des neuf communes concernées ne vont pas en rester là. Ils souhaitent accueillir des étudiants en fin de cursus pour assurer les urgences du quotidien. Une demande déjà formulée en 2017, mais à l'époque le ministère de la Santé n'avait pas donné suite.
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