En milieu pénitentiaire, la progression du coronavirus continue d’inquiéter : 34 détenus et 85 surveillants testés "positif"
Les mesures barrière sont mal respectées dans les prisons : dans des cellules souvent exiguës et surpeuplées, difficile de se tenir à un mètre de distance les uns des autres.
La propagation du coronavirus se poursuit dans les établissements pénitentiaires français et inquiète les surveillants, les plus touchés, qui demandent des moyens de protection. 34 détenus et 85 surveillants ont été testés "positif" au Covid-19, selon les derniers chiffres obtenus par franceinfo auprès du ministère de la Justice. On ne comptait qu’une quinzaine de cas la semaine dernière.
Les surveillants, plus touchés par la maladie
D’autres détenus et surveillants présentant les symptômes de la maladie n’ont pas été testés. C’est le cas de 650 détenus, qui ont été isolés, et de 964 surveillants. Ces derniers sont donc les plus touchés par la progression de la maladie, et dénoncent le manque de moyens de protection mis à leur disposition.
Pour éviter la propagation du virus, des mesures ont été prises dans les prisons. Les parloirs ont été suspendus, pour éviter toute contamination venue de l’extérieur, et les fameuses mesures barrière ont été mises en place. Mais elles sont très difficiles à respecter : dans des cellules souvent exiguës et surpeuplées, difficile de se tenir à un mètre de distance les uns des autres.
Des masques lavables
Pour les surveillants, qui réclament depuis deux semaines des moyens, et surtout des masques, le ministère de la Justice annonce la livraison de 170 000 masques pour les établissements pénitentiaires. Cela permettra de répondre aux besoins des agents pendant cinq jours. Ils seront strictement réservés au personnel directement en contact avec les détenus.
Confronté à la même pénurie que l’ensemble des services de l’Etat, le ministère promet que d’autres livraisons de masques suivront. Et surtout, les syndicats de surveillants espèrent pouvoir d’ici une dizaine de jours utiliser des masques lavables, qui commencent à être produits dans quatre ateliers au sein des prisons. Mais ces masques sont d’abord destinés aux hôpitaux de Paris.
La surpopulation carcérale en baisse
Pour éviter la propagation de la maladie, la ministre de la Justice avait annoncé, au début du confinement, la libération de 5 000 détenus en fin de peine. Depuis le 16 mars, 4 000 d’entre eux ont retrouvé la liberté et ont pu regagner leur domicile en vue d’y être confiné, a appris franceinfo auprès du ministère de la justice. Avec un impact important sur la surpopulation carcérale: en quelques jours, le taux d’occupation des prisons françaises est passé de 121% à 110%.
L’effet est encore plus net dans les maisons d’arrêt, qui accueillent les détenus en attente d’être jugés ou condamnés à des peines de moins de deux ans. Le taux d’occupation a chuté de 11 points, passant de 139% à 128% d’occupation. Il y a aujourd'hui 67 471 détenus dans les 188 établissements en France contre 72 422 au début du mois de mars.
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