Grève à l'Education nationale : "On nous mobilise de plus en plus sur la lutte contre le Covid-19 au détriment de l'accueil des jeunes", se plaint un syndicat d'infirmières scolaires
Les enseignants manifestent pour défendre leurs salaires. Selon eux, la situation sanitaire se dégrade dans les établissements scolaires.
"On nous mobilise de plus en plus sur la lutte contre le Covid-19 au détriment de l'accueil des jeunes. On n’en peut plus", a expliqué mardi 26 janvier sur franceinfo Saphia Guereschi, secrétaire générale du SNICS-FSU, syndicat majoritaire des infirmières de l'Éducation nationale. Les syndicats ont appelé à une journée de mobilisation dans l’Éducation nationale ce mardi pour demander plus de moyens. Les infirmières scolaires sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 et ont de plus en plus de difficulté d’assurer leur "mission première" d’accueillir une jeunesse qui "va de plus en plus mal".
franceinfo : Vous sonnez l’alerte aujourd’hui ?
Saphia Guereschi : On a sonné l'alerte dès la fermeture des établissements. La jeunesse va mal et va de plus en plus mal. Et le rôle d’une infirmière de l'Éducation nationale, au-delà de la gestion des protocoles sanitaires et des cas Covid-19 de la lutte contre cette épidémie, c'est d'écouter, de recevoir, c'est d'accueillir et de voir tous les élèves qui la sollicitent pour lutter contre les inégalités sociales et de santé et de permettre à chaque élève de se soulager de ses maux biologiques et psychologiques et d'avoir la même chance qu’un autre d'accéder à la classe et à son projet scolaire.
Combien d’infirmières travaillent dans l’Éducation nationale ?
Il y a 7 700 infirmières et on couvre de la maternelle à l'université. Il y a plus de 13 millions d'élèves dans les établissements scolaires et il y a plus de 2,3 millions d'étudiants en France. Les infirmières scolaires doivent couvrir 62 000 sites scolaires, plus les sites universitaires, doivent accompagner et mettre en place les protocoles sécurisés, lutter contre le Covid-19. Mais notre mission, je le rappelle, c'est l'accueil des élèves et on sait qu'ils sont en grande souffrance. On ne comprend pas que ce soit à moyens constants, alors là, on est resté à moyens constants.
Le ministère n’entend pas vos demandes ?
Le ministre de l'Éducation nationale parlait de renforcer le corps des infirmières de l'Éducation nationale, ce qui était tout à fait légitime puisqu'on traverse une pandémie, qu'elle était loin de se terminer. Aujourd'hui encore, elle est loin d'être finie et ça crée nécessairement une surcharge de travail pour les professionnels de santé. À la rentrée, alors qu’on savait que les jeunes allaient mal, que le décrochage scolaire avait augmenté, les inégalités d'accès à la réussite scolaire aussi, on n'a pas compris, on s'est mobilisé, on a déjà fait des communiqués, on a déjà interpellé plusieurs fois notre ministre. On ne comprend pas qu'on nous laisse à moyens constants. C'est impossible. On nous mobilise de plus en plus sur la lutte contre le Covid-19 au détriment de l'accueil des jeunes. On n’en peut plus.
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