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"Il y a une peur qui vient de la part des élèves et des parents" : les maires expriment leurs difficultés à organiser le retour à l'école

22 maires de France se sont entretenus avec Emmanuel Macron par visioconférence le 23 avril pour évoquer le déconfinement. Les élus sont plutôt satisfaits de la possibilité qui devrait leur être laissée d'adapter le retour à l'école en fonction de leurs problématiques locales.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des pots de crayons de couleur dans une salle de classe (illustration). (LUCIE THUILLET / RADIOFRANCE)

L'Elysée a annoncé plusieurs axes directeurs du déconfinement jeudi 23 avril, à l'issue d'une réunion entre Emmanuel Macron et 22 maires de France, par visioconférence. Le déconfinement ne se fera pas région par région mais il devra être adapté et "territorialisé". Le retour à l'école se fera sur la base du volontariat. La date du 11 mai a été fixée pour les professeurs, celle du 12 mai pour les élèves. Les maires et leurs associations ont notamment réclamé plus de clarté et de souplesse au chef de l'Etat.

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Christophe Bouillon, maire de Barentin (Seine-Maritime) et président de l'Association des petites villes de France (APVF), s'est dit satisfait, sur franceinfo, de l'ouverture affichée par le président de la République vers un déconfinement au "cas par cas" selon les territoires. En revanche, la réouverture des classes dans toutes les villes "c'est mission impossible", a estimé le député PS de Seine-Maritime qui préfère un étalement dans le temps. Christophe Bouillon appelle à "laisser la main aux maires" pour faire appliquer les règles sanitaires, "en fonction des réalités de terrain".

Des problématiques différentes selon les communes

Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, assure quant à lui que la volonté des maires est d'"ouvrir nos écoles dans les meilleures conditions possibles." Mais "il y aura toujours ici ou là quelque chose qui n'ira pas", poursuit l'élu, qui affirme que les 470 écoles maternelles et primaires de Marseille font l'objet d'une vérification diligente. "Bien entendu, je vérifie que toutes les écoles aient été d'une part désinfectées, d'autre part bien nettoyées, que tous les sanitaires fonctionnent, que l'eau arrive bien dans les lavabos", précise Jean-Claude Gaudin sur franceinfo. Il estime, par ailleurs, que moins de la moitié des élèves des écoles communales de Marseille pourront être admis en classe le 12 mai.

 "On ne peut pas aborder les choses de la même façon à Voivres, Paris, Toulouse ou Montpellier", souligne Michel Fournier, maire de Voivres (Vosges), un village de 300 habitants, et vice-président de l’association des maires ruraux.

On aura certaines difficultés dans le milieu rural par rapport à la problématique des transports scolaires

Michel Fournier, maire de Voivres (Vosges)

sur franceinfo

En prenant en compte les préconisations nationales, il faudra respecter la règle d'"un siège sur deux" dans les cars scolaires estime Michel Fournier. "Il va falloir casser tous les codes habituels", ajoute le maire.

"Il faut qu'aux alentours du 5 mai, tout soit très clair" du côté du gouvernement, a affirmé le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc. Il souhaite "un ciblage pour l'accueil des élèves scolarisés sur celles et ceux qui ont besoin de rattrapage scolaire, sur les enfants, les soignants, les agents des services publics essentiels et la liberté pour les parents d'envoyer ou de ne pas envoyer leurs enfants à l'école".

Jean-Luc Moudenc constate qu'avec ces pré-requis, "tout ne rentre pas à cause de la distanciation sociale". Mais "ce n'est pas une surprise" souligne l'élu toulousain. Pour élaborer son plan de retour, il va prendre "pour hypothèse les règles" déjà appliquées sur sa commune "depuis plusieurs semaines dans huit groupes scolaires" où sont accueillis "les enfants des soignants et d'autres personnels prioritaires".

A situation inédite, solutions inédites

"Il y a une peur qui vient de la part des élèves et de la part des parents", a estimé sur franceinfo Michèle Lutz, maire LR de Mulhouse qui participait elle aussi à l'entretien avec Emmanuel Macron. "Comme disait le président on est dans une situation inédite", admet Michèle Lutz. "On peut imaginer qu'il y a des solutions inédites aussi." Selon elle, Emmanuel Macron "ne veut pas forcer la main aux parents. Mais il veut que le déconfinement et la reprise des écoles se fassent vraiment de la meilleure manière qu'il soit".

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