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Info franceinfo Coronavirus : l'armée confirme avoir acquis de la chloroquine, "un achat de précaution"

Le ministère explique à franceinfo avoir réalisé cet achat au cas où "la chloroquine se révélait validée par les autorités de santé comme étant utile pour lutter contre le Covid-19".

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une boîte de Plaquenil, un médicament à base d'hydroxychloroquine, le 8 avril 2020, à Toulouse (Haute-Garonne). (ALAIN PITTON / NURPHOTO)

"Il s'agit d'un achat de précaution", précise le ministère à franceinfo, vendredi 24 avril. L'armée reconnaît avoir acheté à la Chine de la chloroquine, un médicament dont l'efficacité contre le Covid-19 fait débat en France depuis plusieurs semaines. "Dans le contexte de fortes tensions des approvisionnements de matières premières à usage pharmaceutique, le ministère des Armées a réalisé un achat de précaution, si jamais la chloroquine se révélait validée par les autorités de santé comme étant utile pour lutter contre le Covid-19", a détaillé l'armée.

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Un traitement à base de chloroquine (ou plutôt d'hydroxychloroquine et d'azithromycine, un antibiotique) est prôné depuis le début de l'épidémie de coronavirus par un chercheur marseillais, le professeur Didier Raoult. Mais d'autres scientifiques réclament le temps nécessaire pour tester sérieusement la molécule.

1 500 cas confirmés de coronavirus dans l'armée

Une vidéo publiée jeudi sur les réseaux sociaux montre une livraison de barils étiquetés comme étant du phosphate de chloroquine, avec des drapeaux chinois et français. Un homme commente les images en évoquant "70 kg" venus de Chine et destiné à la "pharmacie centrale des armées", en présentant une feuille de commande faisant état d'une livraison mardi 21 avril à Roissy. Le ministère n'a pas été en mesure de confirmer la quantité en jeu. En revanche, il confirme que cette livraison provient bien de Chine et qu'il s'agit bien de "sel ou phosphate de chloroquine, qui permet le développement d'une forme injectable"

  (DR)

Cet achat peut paraître prématurée alors même que les effets cliniques de la molécule ne sont pas encore connus. L'agence européenne du médicament (EMA) a rappelé que d'éventuels effets bénéfiques n'avaient pas été démontrés et que "de récentes études ont fait état de problèmes graves (...) avec la choloroquine et l'hydroxychloroquine, notamment prises à forte dose ou en combinaison avec l'antiobiotique azithromycine". L'agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) a également lancé une alerte (en anglais) sur de possibles complications cardiaques potentiellement mortelles.

Cette commande "ne préjuge en rien de l’efficacité de la molécule", répond le cabinet de la ministre Florence Parly, tout en déclarant qu'il suivait l'avis des autorités de santé. "Nous faisons plein d’achats de précaution car c’est notre rôle." Le ministère souligne la forte concurrence internationale sur le marché des approvisionnements et met l'accent sur une bonne "anticipation" des futures évaluations scientifiques, qu'elles soient défavorables ou favorables.

Nous ne faisons rien en parallèle des autorités de santé. En aucun cas, nous n’avons acheté ça pour créer un médicament de manière indépendante.

Ministère des Armées

à franceinfo

Interrogé sur d'éventuelles commandes portant sur d'autres molécules, le cabinet n'a pas souhaité répondre et "dévoiler ainsi son carnet de commandes". Le ministère des Armées compte 1 500 cas confirmés de coronavirus parmi ses personnels, selon les chiffres fournis par la directrice centrale du service de santé des armées (SSA), "dont une quinzaine en réanimation". Ce nombre inclut le millier de marins du porte-avions Charles-de-Gaulle testés positifs. 

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