: Infographies Cinquième vague du Covid-19 : les Français se déplacent plus et passent moins de temps chez eux que leurs voisins européens
Selon les données de déplacements publiées par Google, les Français sont aussi plus mobiles que lors des précédents pics de l'épidémie.
Chaque jour, les chiffres s'affolent. Avec en moyenne près de 361 000 nouvelles contaminations quotidiennes au 24 janvier, d'après les données de Santé publique France (FPF), la France fait partie des pays dont le nombre de nouveaux cas de Covid-19 est le plus élevé d'Europe.
"Nous avons privilégié la liberté de circulation notamment pour les fêtes, là ou d’autres pays ont mis en place des mesures dures", a assumé Olivier Véran, le ministre de la Santé, sur LCI, mardi 25 janvier. De fait, différents indicateurs montrent que, malgré une cinquième vague intense, les Français sont effectivement plus mobiles que leurs voisins européens.
C'est ce que permettent de constater des données de déplacements publiées par Google. Depuis le début de la pandémie, l'entreprise met en ligne des fichiers agrégés et anonymisés à partir des informations de géolocalisation de ses utilisateurs sur mobile. Cela permet ainsi de quantifier la mobilité de la population dans tous les pays du monde. Après avoir comparé le nombre de personnes ayant fréquenté les transports, un lieu de travail ou le temps passé à domicile avec ces mêmes données en période normale (début 2020), Google publie un pourcentage de variation permettant de savoir à quel point la population reste davantage chez elle. Ou au contraire, se montre plus mobile.
Les Français se déplacent plus que leurs voisins européens
Premier indicateur parlant : la fréquence d'utilisation des transports publics recensés par Google quand un utilisateur utilise le métro, le bus ou le train, par exemple. Au 20 janvier 2022, les Français avaient moins recours aux transports qu'au début de l'année 2020, puisque leur utilisation a diminué de 19%.
Mais comme le montre le graphique ci-dessous, cette baisse est moins forte que dans d'autres pays européens. Au Royaume-Uni, elle est presque deux fois plus importante, à 36,9%, et au Danemark elle est de 33,7%. Les chiffres espagnols sont plus semblables à ceux de la France, avec une réduction de 20,8% de la fréquentation des transports.
Cela fait également des mois que le gouvernement exhorte ceux qui le peuvent à favoriser le télétravail. Depuis le 3 janvier 2022, les entreprises qui en ont la possibilité sont tenues de fixer trois à quatre jours de distanciel par semaine. En découle une moindre fréquentation des lieux de travail, d'après l'analyse des données fournies par Google : au 20 janvier 2022, on constatait une baisse de fréquentation de ces lieux, à hauteur de 17% environ, par rapport au début de l'année 2020. C'est une baisse plus forte qu'avant les vacances de décembre, où elle n'était que de 7% environ. Mais il est difficile de savoir dans quelle proportion celle-ci est due aux arrêts maladie.
Là encore, la comparaison avec les données de nos voisins européens démontre une plus grande mobilité des Français. Comme le montrent les courbes ci-dessous, au 20 janvier, la baisse de fréquentation des lieux de travail était par exemple plus forte au Royaume-Uni (-22,7%) ou au Danemark (-19,9%). Seule l'Allemagne était au-dessus (-10%) du niveau français. Le creux observé sur le graphique entre la mi-décembre 2021 et début janvier 2022 correspond aux vacances de fin d'année.
Les Français passent moins de temps chez eux que lors des précédentes vagues
En miroir de la baisse de fréquentation des transports et des lieux de travail, on constate une augmentation du temps passé à domicile, également calculé par Google.
Actuellement, d'après les données fournies par Google, les Français passent 6,8% de temps en plus chez eux par rapport à début 2020. Mais si l'on compare cette période à celles où le nombre d'hospitalisations était similaire (lors des trois premières vagues), cette augmentation du temps passé à domicile ces dernières semaines est plus réduite.
C'est ce que représente la courbe ci-dessous : en rouge, l'indicateur de fréquentation du domicile pendant les précédents pics épidémiques. Alors qu'il était de +30% en mars 2020, il est descendu à +16% à l'hiver 2020, et à +14% au printemps 2021.
Les Franciliens sont un peu moins mobiles que les habitants d'autres régions
Mais toute la France est-elle concernée dans les mêmes proportions par cette évolution ? En observant la hausse de fréquentation du domicile par région, on se rend compte que l'Ile-de-France connaît, au 20 janvier 2022, une augmentation de 9,5% du temps passé chez soi par rapport au début de l'année 2020. Soit la hausse la plus haute connue par les régions françaises. A titre de comparaison, l'Auvergne-Rhône-Alpes connaît une hausse de 6,8% et la Bretagne de 5,1%.
Ces disparités territoriales sont peu surprenantes, et sont à mettre en regard des différences de capacité de télétravail des bassins de population, par exemple. Lors du deuxième confinement, à l'automne 2020, franceinfo avait montré une corrélation entre la baisse de la fréquentation des lieux de travail et la part de cadres supérieurs parmi les actifs d'un territoire, ces cadres étant plus susceptibles de travailler à distance.
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