: Infographies Coronavirus : on décrypte la surmortalité de ces dernières semaines en France en quatre graphes
Les données de l'Insee permettent d'observer une surmortalité record en France, ces dernières semaines, en particulier dans les Ehpad.
Le Covid-19 a fait plus de 20 000 morts en France et ainsi entraîné une forte surmortalité. Entre le 1er mars et le 6 avril 2020, au total, 76 246 décès ont été enregistrés en France, soit 20% de plus qu'en 2019 sur la même période. Depuis plusieurs semaines, l'Insee publie un point hebdomadaire sur la mortalité en France. Dans ses fichiers, on retrouve les caractéristiques des décès survenus en France, jour après jour, avec leur lieu, mais aussi l'âge et le genre de la personne. En revanche, ces données sont provisoires et ne permettent pas de connaître la part exacte des morts imputables au coronavirus.
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Il ne fait en revanche aucun doute que la période actuelle est marquée par une surmortalité record. Alors que l'hiver 2018 avait vu une forte épidémie de grippe se développer en France, faisant de nombreuses victimes, la courbe des décès en 2020, en rouge ci-dessous, l'a largement dépassée.
Une surmortalité plus élevée en Ehpad
Les lieux de décès renseignés dans les données de l'Insee permettent de suivre l'évolution jour après jour du nombre de morts dans les hôpitaux, à domicile ou en Ehpad et maisons de retraites.
Sur la période étudiée, l'Insee note qu'"environ 38 000 décès ont eu lieu dans un hôpital ou une clinique (soit 52% des décès enregistrés), 17 000 ont eu lieu à domicile (23%), environ 10 000 dans un établissement pour personnes âgées (14 %)". Lorsqu'on regarde l'évolution quotidienne de ces données, on remarque que les décès en Ehpad et maisons de retraite augmentent plus fortement (+34,6%) que les décès à domicile (+19,2%) ou à l'hôpital (+17,3%).
L'excès de mortalité en Ehpad apparaît plus nettement en Île-de-France, avec un accroissement de +172%, alors que l’augmentation globale des décès est de +72%. Dans le Grand Est, cette hausse des décès en Ehpad est de 83%, contre 55% tous décès confondus dans la région.
Les plus de 85 ans davantage touchés
Les données hospitalières montrent que le coronavirus fait davantage de victimes chez les personnes âgées. Les chiffres de surmortalité de l'Insee le confirment, en montrant une plus forte hausse du nombre de morts chez les personnes de plus de 75 ans, encore plus marquée au-delà de 85 ans.
De fait, note l'Insee, la moitié des personnes décédées entre le 1er mars et le 6 avril 2020 avaient plus de 85 ans. Comme le montre le graphique ci-dessous, c'est dans cette tranche d'âge que l'augmentation des décès en 2020 est la plus forte. Les moins de 65 ans, eux, ne représentent que 13% de ces décès.
Une surmortalité plus importante chez les hommes
Les personnes ne sont pas non plus touchées de la même manière en fonction de leur genre. La hausse de mortalité constatée sur la période est légèrement accentuée pour les hommes : +22%, contre +17% pour les femmes. "Cette surmortalité masculine est très nette en Île-de-France (+78% pour les hommes, +66% pour les femmes)", note l'Insee.
Il est ainsi possible de représenter l'évolution des décès par genre et en fonction de l'âge, comme sur le graphique suivant. A gauche, les décès en jaune sont ceux des hommes. A droite, en bleu, ceux des femmes. Dans les teintes plus claires, sont représentés les décès en 2019. En plus foncé, le nombre de décès supplémentaires constatés en 2020.
Forte hausse des décès dans le quart nord-est de la France
Comme c'est le cas depuis plusieurs semaines, l'Hexagone n'est pas touché de manière homogène par l'épidémie. L'augmentation du nombre de morts est la plus forte dans les départements du Haut-Rhin (+143%), de Seine-Saint-Denis (+101,8%) et des Hauts-de-Seine (+99,3%). Pour neuf autres départements, au premier rang desquels on trouve ceux d'Ile-de-France, on enregistre une hausse du nombre de décès entre 50 et 100% par rapport à 2019. A l'inverse, les départements du Sud-Ouest connaissent une baisse de la mortalité.
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