Cet article date de plus de quatre ans.

"La crise sanitaire aura des conséquences sociales" : des élus socialistes réclament un revenu universel de base pour limiter la précarité liée au coronavirus

"Il sera pour toutes les personnes qui sont aujourd’hui en difficulté, qui vivent parfois avec le RSA ou avec d’autres minima sociaux.", défend Mathieu Klein, président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Mathieu Klein, président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, redoute qu'avec la crise du coronavirus, de nombreux français tombent dans la pauvreté. (JOEL SAGET / AFP)

Le revenu de base, c’est "un amortisseur social indispensable de la crise", estime dimanche 12 avril, sur franceinfo Mathieu Klein, président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle et signataire, avec 18 autres présidents socialistes de départements, d’une tribune dans le Journal du Dimanche pour un revenu de base universel afin de lutter contre la précarité liée au coronavirus. "Nous savons que cette crise sanitaire a des conséquences sociales", ajoute-t-il. Ce revenu de base serait automatique et ouvert aux moins de 25 ans pour éviter que les personnes "qui pourraient basculer dans la pauvreté ne s’ajoutent à celles qui y sont déjà".

>> Covid-19 : suivez en direct toutes les informations liées à la pandémie

franceinfo : Qu'est-ce que ce revenu de base et à qui s'adresse-t-il ? 

Mathieu Klein : Il sera pour toutes les personnes qui sont aujourd’hui en difficulté, qui vivent parfois avec le RSA ou avec d’autres minima sociaux. Nous proposons que ce soit un revenu automatique. Vous y avez droit si vous correspondez à la situation, vous n’avez pas de démarche à faire, ni de papiers à remplir. Vous n’avez pas tout ce chemin si compliqué. Autre point très important, c’est l’ouverture aux jeunes de moins de 25 ans. Le RSA, comme avant lui le RMI, ne sont pas ouverts aux moins de 25 ans en France. Nous savons aujourd’hui que les jeunes font partie des catégories dans lesquelles la pauvreté est la plus importante. Je crois que ce revenu de base, il faut y aller massivement pour créer aujourd’hui cet amortisseur social indispensable de la crise. Je voudrais juste rappeler qu’en 2008, la crise économique avait provoqué une hausse de plus de 30% du nombre de bénéficiaires du RSA, alors que la récession était, entre guillemets, trois fois moins importante que celle qu’on nous annonce aujourd’hui.

Mais vu la situation économique qui se profile, est-ce que ce revenu de base est tenable en termes de dépense publique?

Aujourd’hui, le seul non-recours aux droits, c’est-à-dire le seul fait que des personnes n’accèdent pas aux droits qui leur sont ouverts, c’est trois milliards d’euros "économisés" pour l’Etat. Lorsque les "gilets jaunes" sont descendus dans la rue, le gouvernement n’a pas hésité à multiplier les annonces et les millions. Là, il y a un impératif : soit nous considérons que finalement la France du confinement sera sans conséquences économiques et sociales ou alors que les personnes pauvres le resteront, soit nous prévoyons que celles qui pourraient basculer dans la pauvreté s’ajouteront à celles qui y sont déjà. Dans ce cas, il faut agir avec des investissements d’avenir, avec un investissement social pour l’Etat.

Qu’attendez-vous d’Emmanuel Macron qui doit s'adresser aux Français lundi 13 avril ?

Des réponses fortes justement, sur ces enjeux. Nous savons que la crise sanitaire a des conséquences sociales. Aujourd’hui, nous devons avoir une vision à long terme, mais il faut aussi dire les choses clairement sur les tests, les dépistages, les masques. Il faut qu’on sorte finalement de cette situation un peu incompréhensible ou, en tout cas, qui génère de l’incompréhension chez nos concitoyens. L’Etat a la responsabilité d’organiser la politique sanitaire. Moi, j’attends d’Emmanuel Macron qu’il dise clairement qu’en France, où que l’on vive, nous avons tous accès aux mêmes droits, aux mêmes tests, aux mêmes masques.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.