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"La Grande Évasion" : le jeu de voile virtuel qui séduit les amateurs et les professionnels pendant le confinement

Plus de 100 000 bateaux sont sur la ligne de départ de cette course virtuelle dont des skippers professionnels comme Armel le Cléac’h et Maxime Sorel.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Val
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une femme joue à une simulation du Vendée Globe, le 19 octobre 2016 à Rennes en Ille-et-Vilaine (photo d'illustration). (LOIC VENANCE / AFP)

À défaut d’aller en mer en ces temps de confinement généralisé pour cause de pandémie de coronavirus, à défaut de prendre le départ de courses, toutes annulées les unes après les autres dans les prochaines semaines, les skippers professionnels cloîtrés chez eux se régalent sur ordinateur avec la "Grande Évasion". C’est le nom d’une transatlantique virtuelle spécialement créée pendant cette période de confinement et dont le départ a été donné en début de semaine depuis la Rochelle.

Et c’est un succès, plus de 100 000 bateaux sur la ligne de départ dont de très nombreux amateurs mais aussi quelques professionnels comme Armel le Cléac’h. C’est la première fois qu’il se prête au jeu, la première fois qu’il participe à une course virtuelle. 

Le matin sur le jeu avec l’arrivée des bulletins météo, c'est un peu comme sur mon bateau, où l’on passe un peu de temps à la table à lire des cartes.

Armel Le Cléac’h, vainqueur du Vendée Globe 2016

à franceinfo

Le dernier vainqueur du Vendée Globe est sur le pont pour suivre la météo et la stratégie dans cette traversée digitale de l’Atlantique, à un détail. "Je dors normalement, je ne me réveille pas la nuit pour aller changer le cap de mon bateau, explique Armel Le Cléac’h. On a la possibilité de programmer différents paramètres de route pendant la nuit. J’essaye d’optimiser la route de mon bateau comme ça et d’aller dormir tranquillement".

Préparation au Vendée Globe

Maxime Sorel lui est devenu accro. Le jeune navigateur de 33 ans va jeter un coup d’œil la nuit à son bateau. Confiné dans son logement à Saint-Malo, il prépare le prochain Vendée Globe en novembre et cette Transat par procuration entre la Rochelle et la Caraïbe est, faute de mieux, une bonne alternative. "Mon objectif n’était pas juste de prendre le départ, c’était aussi pourquoi pas de s’en servir comme un entraînement pour la météo, indique Maxime Sorel.

Ça me permet de me mettre dans la course, comme si j’y étais, donc c’est plutôt sympa

Maxime Sorel, un des concurrents du prochain Vendée Globe  

à franceinfo

"On ne peut pas dire qu’on prend des embruns et qu’on a des vraies sensations derrière notre ordinateur, reconnaît Maxime Sorel. En revanche dans cette période, c’est sûr que ça rythme les journées et ça permet de s’évader". 

S’évader, c’est exactement le but de cette course pour cette période de confinement. Virtual Regatta, la société à l’origine de ce concept, a voulu aussi mélanger des professionnels et de purs amateurs. "Je trouve extraordinaire que ces skippers professionnels se soucient à ce point de leurs fans, s’enthousiasme Philippe Guigné, fondateur de Virtual Regatta. Et ils disent que c’est l’occasion d’aller sur l’eau virtuelle. C’est une sorte de respect pour leurs soutiens, de communion que je trouve très belle".

Le soleil des Caraïbes et l’île de Curaçao, le terme de cette Transat, ne sont plus très loin pour les plus rapides. Un soleil virtuel mais une vraie bouffée d’air frais en ces temps de confinement.

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