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La Halle en redressement judiciaire : "Quand on veut se séparer de son chien, on dit qu'il a la rage", dénonce la CDFT

Les syndicats affirment que la direction du groupe, qui possède également Minelli et Caroll, cherche à se débarrasser à moindres frais de l'enseigne de vêtements et chaussures, sur fond de crise sanitaire.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
 Les candidats à la reprise de l'enseigne La Halle ont jusqu'au mardi 9 juin, minuit, pour déposer un dossier. (ERIC PIERMONT / AFP)

Le secteur du textile n’était déjà pas en grande forme avant la crise du coronavirus. C’est encore pire désormais. Une multitude d’enseignes françaises sont en redressement judiciaire. C’est le cas de Naf Naf, de Camaieu, d’Orchestra ou bien encore de La Halle. Pour La Halle, ancien navire amiral du groupe Vivarte, et ses 5 400 salariés, l'avenir se joue en partie mardi 9 juin. Les repreneurs potentiels ont jusqu’à minuit pour déposer un dossier.

Des actionnaires "agressifs"

"Il a bon dos le coronavirus", dénoncent les syndicats de La Halle. Car il permet au groupe Vivarte de se débarrasser à moindres frais, pensent-ils, de l’enseigne de vêtements et de chaussures à petits prix. Avec plus d’une centaine de millions d’euros de factures qui n’ont jamais été honorées. C'est du pur opportunisme selon Jean-Louis Alfred, délégué CFDT, première organisation au sein de La Halle : "On savait que nos actionnaires, qui sont des fonds agressifs, voulaient se séparer de l'enseigne et quand on veut se séparer de son chien, on dit qu'il a la rage. Donc nous on a eu les 'gilets jaunes', on a aujourd'hui le Covid-19 mais derrière tout ça, c'est un peu plus compliqué", affirme-t-il.

Il y a une volonté de vraiment se séparer de La Halle et après, de toute façon, du reste du groupe.

Louis Alfred, délégué CFDT

C’est certain qu’une fois La Halle cédée, il ne restera plus que Caroll et Minelli au sein d’un groupe démantelé méthodiquement ces dernières années. Pour la reprise de La Halle, c’est Beaumanoir qui tient la corde : un groupe français familial qui détient encore la marque Morgan. Il propose de reprendre 2 000 salariés sur 5 400 et 40% des magasins.

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